Guilty Simpson – “Ode To The Ghetto”

Guilty Simpson – “Ode To The Ghetto”

Ode To The Ghetto[Album]
24/03/2008
(Stones Throw/Pias)

L’annonce du premier album solo de Guilty Simpson chez Stones Throw avait créé une certaine effervescence chez les fans du Mc de Detroit. Car même si de grosses pointures (Jay-Z, le Wu, Snoop…) ont récemment sorti leur opus, et que Nas s’apprête à en faire autant, ce “Ode To The Ghetto” semblait une étape obligée pour les amateurs de bon son.

En effet, Guilty Simpson, en plus d’être un très bon Mc, possède une personnalité atypique et un charisme naturel qui facilite les collaborations de prestige avec des artistes et producteurs de la trempe de Madlib et Jay Dee. Le premier produit d’ailleurs cinq de ces titres, alors qu’une version inédite de J-Dilla figure également au tracklisting (“I Must Love You”). Proximité oblige, Black Milk répond présent et y va de ses trois morceaux ni bons ni mauvais, même si “My Moment” parvient à sortir du lot grâce à un beat efficace. Oh No semble lui aussi que moyennement inspiré, “Footwork” et “Ode To The Ghetto” ne poussant pas le Mc à la débauche d’énergie. Regrettable

C’est peut-être finalement Mr Porter qui s’en sort le mieux, son “Get Bitches” collant plus à la personnalité d’un Guilty Simpson plus tranchant, comme sur le “Almighty Dreadnaughtz” de Konnie Ross (avec Super Mc et Krizsteel) confirmant que le Mc de Détroit est plus à l’aise quand l’ambiance se fait plus sombre, plus poisseuse. Mais l’autre grand regret de ce disque se nomme Madlib, pourtant grand artisan de cet opus, certainement à bout de souffle. Car, malgré le tribal “The American Dream” qui ouvre les hostilités, l’original “She Won’t Stay At Home”, ou le magnétique et hypnotique “Pigs” qui réussiront à satisfaire, on oubliera très vite “The Future” et son sample digne d’un générique de nos japoniaiseries des années 80, et un “Yikes” également indigne de sa part. Babu, lui, ne fait pas mieux et couronne le tout avec un “Kill’ Em” imbuvable

Malgré la présence d’une véritable “dream-team” à la production, le match est perdu. Rien n’y fait, seul le flow maîtrisé de Guilty Simpson donne de l’intérêt à ce “Ode To The Ghetto” bien pâle et manquant cruellement de relief. Il est temps pour certains de prendre des vacances bien méritées et un peu de recul. On en serait presque amer, sentant indéniablement qu’un talent est presque gâché. Espérons qu’une seconde tentative plus convaincante vienne au plus vite nous rassurer

Ecoutez un extrait ici.

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