Grasscut – « Unearth »

Grasscut – « Unearth »

grass180Album
(Ninja Tune)
16/07/2012
Exposition poptronica

Andrew Philipps ayant longtemps œuvré pour le Septième Art et la télévision, il n’est pas étonnant que Grasscut prenne une nouvelle fois une dimension cinématographique avec « Unearth », successeur attendu du « 1 Inch / 1/2 Miles » qui, par sa diversité comme ses coups d’éclat, avait quelque peu impressionné en 2010, redorant même le blason pourtant bien sali de la poptronica. A l’époque, le contexte imposé à ce premier album obligeait le duo à porter fortement l’accent sur une musique titillant naturellement l’imaginaire. Si Philipps – aidé par la contrebasse de son compère O’Dair, des percussions de Seb Rochford (Polar Bear) et d’une poignée de chanteurs (dont Robert Wyatt sur le final « Richardson Road ») – tente ici de changer la donne en érigeant dix nouvelles compositions délibérément plus ouverte au chant, la musique de Grasscut ne se détache pas pour autant de la notion d’image.

Et pour cause, le groupe l’impose désormais puisque, pour chacun des dix morceaux de cet opus, il s’est inspiré d’autant de lieux spécifiques de sa bonne vieille Angleterre, des lieux que ses souvenirs lui ont imposé, tous représentés par une photo et localisés sur une carte dans le livret qui accompagne le disque. Dès lors, bien qu’il soit parfois difficile de faire le lien entre ce que l’on voit et ce que l’on entend (le sublime « Pieces », le lumineux « A Mysterious Disappearance », « We Fold Ourselves »), « Unearth » prend des allures d’excitante visite guidée, de jeu de piste même. Ainsi, on se voit offrir un décor à « Cut Grass », parfait trait d’union avec le précédent disque, qui fourmille de détails tout en rappelant les grands vents et les grands espaces du bord de mer. Même chose sur l’émouvant « Reservoir » dont la mélancolie et les fins arrangements lui confèrent cette ambiance moite collant à l’histoire qui se cache derrière, celle de ce village inondé sur les rives du Lac Vyrnwy. Au mieux, à l’apogée de sa beauté (sur « Stone Lions » par exemple), Grasscut donnerait presque envie de traverser la Manche pour voir ce qu’il en retourne. Le pouvoir de conviction de ceux pour qui un album n’est pas une vulgaire succession de morceaux…

itunes45

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