14 Mai 24 Girls In Synthesis – ‘Sublimation’
Album / Own It / 03.05.2024
Dark pop
Si Girls In Synthesis verrait d’un bon oeil une révolution, elle serait assurément plus sociale que musicale. Car si le discours engagé du trio londonien reste inchangé, son registre prend – lui – le temps d’évoluer sans jamais se débarrasser des marqueurs qui ont fait du groupe un des acteurs post punk contemporains les plus applaudis. Troisième long format d’une discographie débordante d’Eps et de singles, Sublimation ne déboule pas pour chambouler quoi que ce soit, juste pour écrire la suite d’une histoire toujours plus passionnante au fur et à mesure qu’elle se déroule. Plus accessibles que jamais bien que toujours aussi bruyantes (Picking Things Out Of The Air), les compositions de John Ligner, Jim Cubitt et Nicole Pinto retrouvent la ‘lumière’ qu’ils avaient fuit il y a 18 mois alors que The Rest Is Distraction, excellent deuxième album, incarnait parfaitement le poids de l’austérité britannique. Si notre société ne se porte pas mieux aujourd’hui, Girls In Synthesis se tourne néanmoins dans une nouvelle direction : celle d’une meilleure production qui n’est pas sans impacter l’impression dégagée par ces onze nouveaux brûlots désormais plus dark pop que post punk, pour lesquels des mélodies plus affutées semblent avoir été préférées aux sonorités agressives autrefois légion chez les londoniens (Corrupting Memories). Nettement plus présents également, les claviers dévient quelque peu l’intention vers des territoires plus gothiques et new-wave (I Was Never There, I Judge Myself, The Prefix), confirmés par Deceit qui ne manque pas d’adresser de francs clins d’oeil aux nostalgiques de Killing Joke désormais plus chers au coeur des trois anglais que le public rajeuni du post punk. Fidèle à son univers monochrome et à défaut de véritablement retrouver la lumière, Girls In Synthesis passe du gris foncé au gris clair avec souplesse et élégance.
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