Girl Talk – « Feed The Animals »

Girl Talk – « Feed The Animals »

Feed The Animals[Album]
19/06/2008
(Illegal Art/Import)

Girl Talk, Gregg Gillis dans le civil, est plutôt du genre à ne pas passer inaperçu. Les spectateurs des dernières Transmusicales de Rennes, par exemple, se souviennent peut-être de ce fanfaron devenant complètement fou derrière son ordinateur, invitant le public à le rejoindre sur scène, et n’hésitant pas à se dévêtir au fur et à mesure que son set avance. Ainsi, avec cet Américain en provenance de Pittsburgh, vous avez toutes les chances d’assister à une fête des plus folles. Et le bougre sait y faire, vous prenant par le bras si vous osiez rester dans un coin, comme insensible à ce collage musical dont il est devenu le spécialiste

En effet, une heure de musique à la Girl Talk revient à refaire l’histoire de la musique contemporaine, puisqu’il va parfois jusqu’à utiliser vingt-cinq samples rock, electro et hip hop au sein d’un même morceau. Voyez le genre, quand les 2Many Djs en utilisaient seulement trois ou quatre dans leurs exercices de mash up de haute volée… On pourrait donc aisément penser que Girl Talk pousse le bouchon trop loin, risquant un album incohérent, indigeste, une de ces blagues trop longues pour être drôles… Mais, à la surprise générale, il n’en est rien, et il va même jusqu’à perfectionner son art sur « Feed The Animals », son quatrième album proposé selon la méthode Radiohead, c’est-à-dire en téléchargement à prix libre (deux options facultatives: payez plus de 5$ pour du FLAC, plus de 10$ si vous voulez recevoir le disque prévu dans quelque temps)

Ici, en une petite quinzaine de titres, on a donc droit à une bonne piqûre de rappel de tous ces tubes que les majors ont réussi à graver dans les mémoires, mais cette fois tous tournés dans un délire dancefloor et festif. Et autant dire que, à voir quelques légendaires ringardises (Ace Of Base, Vanilla Ice, Fine Young Cannibals, Fatman Scoop, Jennifer Lopez…) côtoyer quelques artistes mythiques (Radiohead, Metallica, Beastie Boys, Nirvana, AC/DC…) et autres perles de l’underground (Don Caballero, Aphex Twin, Yo La Tengo, Of Montreal…), quelques mélanges ne manqueront pas de surprendre

Encore plus puisque tout le talent de Girl Talk n’est pas de s’adonner à un collage grossier, mais bien de piocher dans chaque morceau quelques éléments plus ou moins évidents pour l’oreille distraite. Expérience distrayante et mémorable en live, la tambouille de cet Américain prend encore plus de sens sur disque ou il est permis à chacun de décortiquer son travail. Pour cela, aidez vous de ceci pour vous lancer dans le blindtest le plus fourni et le plus difficile auquel il vous ait été donné de participer

Ecoutez un extrait et téléchargez ici.


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