27 Sep 10 Gifts From Enola – « Gifts From Enola »
Album
(The Mylene Sheath)
13/07/2010
Heavy post rock
Il y a deux écoles dans le post rock: celle, ultra cérébrale, qui ne laisse rien passer au risque de sonner lisse et scolaire, et l’autre, plus rock dans son approche, qui n’hésite jamais à céder aux tentations de la pop, au math rock parfois, aux expérimentations en tout genre et surtout à la mélodie. C’est plutôt à celle-ci qu’appartiennent les pontes du genre, désormais chatouillés par des groupes émergents dont Gifts From Enola fait partie, malgré qu’il signe déjà là son troisième album. Surement le meilleur d’ailleurs, le plus dense assurément, tant il laisse aisément imaginer la déflagration provoqué par le groupe chaque fois qu’il joue live, tant il concrétise et pousse à l’extrême ce qu’il avait commencé à faire sur les précédents disques, au point d’en devenir quasiment « inclassable »: ce terme qu’on colle aussi bien aux formations qui ne savent pas ou aller qu’aux autres – dont Gifts From Enola – qui ont bel et bien trouvé leur voie après des années de labeur. C’est donc en faisant fi des étiquettes et des préjugés qu’il faut se lancer dans l’écoute de cet album instrumental (les rares lyrics sont incompréhensibles), partagé en seulement cinq titres flirtant quasi systématiquement avec les sept ou huit minutes. De quoi laisser le temps de développer ses idées, d’enchainer différents plans rythmiques, de faire monter la sauce jusqu’à en devenir obsédant, d’installer progressivement des mélodies puisées en second plan, ou de broder autour d’un riff autoritaire. « From Fathoms » visait déjà juste, mais avec ce nouvel opus, Gifts From Enola tape dans le mille en ne faisant pourtant qu’exploiter impeccablement ses acquis. Quant à l’originalité, élément si important quand il s’agit de se démarquer au sein de la nébuleuse post rock, elle se dévoile assez nettement ici pour que le prochain disque sonne l’apogée du combo. A suivre donc.
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