Get Well Soon – ‘Love’

Get Well Soon – ‘Love’

Album / Caroline / 29.01.2016
Pop baroque et exaltée

Comme son titre l’indique, il est beaucoup question d’amour sur le nouvel album de Get Well Soon. Passionné, désenchanté, romantique ou cynique… Toute la palette y passe. Et il faut voir avec quelle maestria l’Allemand Konstantin Gropper – l’homme derrière Get Well Soon – fait parler les émotions, jongle avec les ressentis et s’amuse des différentes couleurs qui composent son fabuleux arc-en-ciel musical. Ses précédents albums avaient consacré un petit génie de la composition, un chef d’orchestre à la Brian Wilson, imaginant et écrivant seul des disques exigeants et complexes avant de les réaliser en studio avec l’aide de quelques musiciens. Mais cet art était parfois étouffant (‘Rest Now, Weary Head ! You Will Get Well Soon’, aussi génial soit-il, pouvait çà et là s’avérer too much et quelque peu éprouvant pour l’auditeur) et souvent sombre ou mélancolique.

Sur ‘Love’, Gropper lâche les chevaux et c’est la facette pop et plutôt enjouée de l’artiste qui prend ici le dessus, chœurs et harmonies vocales joliment à l’appui. Sans pour autant oublier ses fondamentaux car les arrangements, toujours incroyables et exubérants, restent d’une grande précision. Il propose en tout cas une œuvre bien plus lumineuse que les précédentes, dansante (‘It’s A Catalogue’, un tube, un vrai, porté par une basse groovy, ou ‘Young Count Falls For Nurse’), met de côté les gémissements à la Thom Yorke que l’on pouvait parfois entendre chez lui, se tourne vers les années 80 pour y embrasser Morrissey (‘Eulogy’), plonge à corps perdu dans l’emphase (‘I’m Painting Money’, petit bijou baroque où son amour pour Ennio Morricone est là, derrière chaque note) et régale à tours de bras (‘It’s A Fog’, finale tourbillonnant). Ce quatrième disque déborde donc d’enthousiasme mais sait aussi laisser planer un soupçon de mélancolie (‘It’s A Tender Maze’, ‘It’s An Airlift’) où l’on retrouve le Get Well Soon que l’on connaît, voix posée et légèrement traînante sur fond de musique délicate et rêveuse. Le tout donne un mariage parfait qui charme un peu plus à chaque écoute et nous donne furieusement envie d’aimer.

‘It’s A Catalogue’, ‘Eulogy’, ‘I’m Painting Money’, ‘It’s A Fog’


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