04 Avr 11 Geste – « Eating Concrete EP »
Ep
(Equinox)
25/03/2011
Electronica
(soupir de soulagement) Il aura fallu attendre plus de deux ans pour voire naître le successeur de l’énorme « Jaw Breaker EP », un premier essai appétissant sorti de nulle part. Heureusement, la qualité compense le délai, et Geste est largement pardonné de son pêché avec cette nouvelle livraison 100% machines chez Equinox Records. Entre ses premiers pas sur scène en trio, ses remixes pour Kraddy, Mondkopf ou José Gonzales, il entretient son projet avec un deuxième maxi qui pousse un peu plus la porte, laissant entrevoir les maîtres de l’electronica par cet interstice qui ne demande qu’à s’agrandir au fil des sorties.
L’introduction « Ladderz » injecte de l’électricité dans l’air, ce genre de tension immédiatement palpable dès la première minute. Quant au titre éponyme, c’est 1/3 de glitch, 1/3 d’IDM, et 1/3 de dubstep. Les mesures se suivent, ne se ressemblent pas, et s’échangent tour à tour des pauses aussi lentes qu’intenses, des variations electronica qui tombent en miettes, des montées aveuglantes, et surtout ce break central qui rend dingue… A travers ses circuits, Geste envoie une énergie presque métal, sans doute des séquelles de ses expériences pré-électroniques. En témoigne « Slag It Up » qui grouille de substances digitales et fait gicler sur les haut-parleurs ces mélodies hachées qui se la jouent mille-feuilles et s’accrochent à une locomotive sans frein. On croirait presque visionner un clip de Metallica sur une cartouche de Mega Drive.
Fans de Grilock, Stendeck ou Access To Arasaka trouveront quant à eux leur compte avec « Lava Loca Lava », où Geste pleure au milieu d’une réunion de synthés anonymes. Oui, les machines savent véhiculer des émotions, comme dans les films. Il est alors temps de se barrer en courant: très électro, « Run Before The Flood » se fait taillader le visage par quelques lames organiques, aiguisées par cette structure complexe et cette rythmique singulière qui, même si elle manque parfois de patate sur la globalité de l’EP, prend tout son sens jouée en live. A suivre absolument sur scène dans la configuration machines/guitares/basse/batterie!
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