Geese – ‘4D Country’

Geese – ‘4D Country’

Ep / Partisan / 13.10.2023
Indie rock

2021, Geese se voit ouvrir très grandes les portes de la fame avec Projector, alors que ses membres ont tout juste 17 ans : un âge ou l’alcool est encore interdit mais qui n’empêche pas de signer un des meilleurs disques du revival post punk et de rejoindre ainsi la cours très prisée des Squid, black midi et consorts. Deux ans plus tard, sentant le vent tourner et le revival arriver en bout de course, Cameron Winter et ses oies donnent un grand coup de volant et foncent vers d’autres horizons bien plus porteurs, à savoir la country, la soul, le funk tout en restant intensément ancrés dans le rock. À la croisée d’un Steve Miller Band et d’un Jimi Charles Moody que tout le monde a déjà oublié, ils endossent alors le costume du cowboy déchu et aviné déjà mis en lumière par les Viagra Boys et Orville Peck. 3D Country nait et, portées par la voix étonnamment puissante du frontman, leurs nouvelles sonorités font l’unanimité. Comme son nom l’indique, 4D Country, nouvel Ep dont il est ici question, sert donc un peu de rab devant lequel on salive goulûment.

Histoire de se remettre tranquillement dans le mood, l’entame éponyme reprend 3D Country en lui ajoutant deux minutes de jam complètement barré, à la fois free jazz, prog et art-rock. Puis les imposantes lignes de basses de Jesse s’inscrivent dans la continuité du précédent album et nous balancent un country-rock solaire un peu mystique. Avec les chœurs soul toujours en place, on croirait entendre les Stones sur Honky Tonk Woman… Dans la foulée, Art Of War est une autre démonstration de la capacité de Geese à nous emmener sur des chemins improbables où se croisent math rock et ambiance typique des années 70. On tire presque sur les cordes psychédéliques dans le jam final. Flirtant avec le rockabilly, Killing My Borrowed Time calme le jeu tout en maintenant une tension palpable avec des paroles ultra cyniques sur un swing sans concession, avant que Space Race achève ces 20 minutes en apothéose. Rappelant les grandes heures de Nick Cave comme de David Bowie, le morceau illustre parfaitement le pouvoir d’une voix telle que celle de Winter, capable de nous propulser dans l’espace à coups de pointes perky s’éraillant à mesure que les harmonies nous font prendre de l’altitude.

Des EPs comme celui-ci, ravivant le sentiment de satisfaction éprouvé à la sortie d’un album majeur, devraient devenir la norme. Plus encore quand ils sont imprégnés de l’énergie créatrice d’un groupe tel que Geese, jeune mais déjà définitivement à part.

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Jesse, Space Race

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