05 Mai 11 Gang Gang Dance – « Eye Contact »
Album
(4AD)
09/05/2011
Expérimentations synthétiques
L’expérimentation musicale est capable de tout, de l’extase comme du plus répugnant. Gang Gang Dance nageant volontairement dans ces eaux-là depuis qu’il existe, chacun de ses albums amène avec lui sa part d’imprévisibilité et de surprises, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Premier conseil: ne jamais s’arrêter aux pochettes, toujours hideuses chez le groupe de Brooklyn qu’aucun label ne semble parvenir à raisonner sur ce point. Deuxième: ne pas rester sur l’avis tranché d’une première écoute, généralement déstabilisante dans son cas étant donné que la prise de risque est maximum. Trois ans après le « Saint Dymphna » sorti chez Warp, Gang Gang Dance rappelle très clairement tout cela avec « Eye Contact », un cinquième album pris sous l’aile de 4AD. Pour cela qu’il ne faudra pas s’étonner de trouver en ouverture du disque un « Glass Jar » passant les onze minutes, et dont il faut véritablement attendre la sixième pour entendre le morceau – sans conteste le meilleur du disque – se concrétiser vraiment, se sortir de ce brouhaha synthétique, enivrant, aux légers accents world music dans lequel on craignait s’embourber. La suite, une fois les trois interludes mis de côté, ne se résume alors plus qu’à six titres généralement très passables (« Romance Layers » fait remonter le pire des 80s à la surface, « MindKilla » donne la nausée), que seules la rythmique et la voix de Lizzie Bougatsos (« Adult Goth », « Chinese High », « Thru And Thru ») parviennent parfois à sauver du gouffre. « Eye Contact » s’ajoute donc malheureusement à la liste grandissante des albums qui vous tournent les tripes dans le mauvais sens, et vers lesquels on a toutes les peines du monde à revenir. Le prix de l’expérimentation…
En écoute
Cédric B
Posted at 22:48h, 09 maiComplètement en désaccord avec cette chronique, j’apporte une analyse totalement opposée sous peu…