03 Fév 10 Galactic – « Ya-Ka-May »
Album
(Anti)
08/02/2010
New Orleans funk
C’était écrit d’avance. En sortant un album de la trempe de « From The Corner To The Block » en 2008, qui parvenait à faire sonner le funk le plus rutilant et s’inviter – via ses nombreux featurings de prestige – sur les platines d’un public purement urbain, Galactic devait se douter qu’il allait avoir beaucoup de mal à rééditer un tel coup de génie. En optant cette fois pour des contributions extérieures uniquement locales, confidentielles pour certaines ou véritablement légendaires pour d’autres, il fait de « Ya-Ka-May » le nouvel et sixième album d’un groupe de funk redevenu commun, et inévitablement moins évènementiel par la même occasion. Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il serait juste d’y rester indifférent tant l’ambiance de la Nouvelle Orléans – à la fois jazz, brass band, funk et hip hop – transpire ici sur tous les titres (« Boe Money », « You Don’t Know »), et n’est pas sans effet sur la moindre oreille passant dans son giron. Aussi parce que, bien que toujours dansante car rythmique, énergique car généreuse, chaleureuse car cuivrée, et puissamment communicative, la musique de Galactic n’hésite pas à s’engouffrer dans d’autres voies, comme sur les électriques « Liquor Pang » et « Do It Again », plus proche du bounce, hip hop spécifique de la région. Seulement, en allant chercher des figures du coin comme le sont Allen Toussaint, Irma Thomas, et le Rebirth Brass Band, le crew prend des airs beaucoup sages et plus adultes (« Dark Water », « Speaks His Mind », « Bacchus »), ceux qu’affectionnent le public qui achète encore des disques, beaucoup moins celui qui crée le buzz ou suit la vague médiatique. Pour faire simple, si vous dansiez sur « From The Corner To The Block », votre paternel, porté par un regain de jeunesse, prendra la relève à l’écoute d’un « Ya-Ka-May » que vous serez allé lui dégoter. Car il n’en aurait sûrement pas entendu parler autrement…
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