
07 Avr 17 Future Islands – ‘The Far Field’
Album / 4AD / 07.04.2017
Synth pop
Il y aura semble-t-il toujours un avant et un après ‘Singles‘ dans l’histoire qu’est en train d’écrire Future Islands. Connu d’un public averti jusqu’alors, le groupe de Baltimore a passé un cap il y a trois ans, tant dans sa façon d’aborder sa musique en optant pour un exercice de composition plus classique qu’auparavant, que dans sa popularité portée par son charismatique frontman Sam Herring dont les prestations live – le passage chez Letterman surtout – sont allées jusqu’à le faire entrer dans la petite cours du meme et du monde viral. Partant de ce constat, on comprend plus facilement que Future Islands n’ait pas voulu retourner aux sources au moment de sortir son cinquième album.
Suite on ne peut plus logique de son prédécesseur, ‘The Far Field’ n’a donc pas opté pour les chemins escarpés de l’originalité, préférant de loin l’efficacité de l’autoroute, plus sûre pour livrer intact au nouveau public de Future Islands ce qu’il est venu chercher : des tubes pop bordés de synthés, aux gentils accents eighties, aux mélodies baignées de nostalgie, et au groove incarné par des lignes de basse aussi présentes que dansantes. Hormis une batterie souvent galopante et désormais bien vivante, rien a donc vraiment changé, si ce n’est que ce nouvel album pousse peut être encore un peu plus loin la simplicité déjà affichée par ‘Singles’, soulignant de fait plus franchement l’impact de chaque refrain, tubesque.
Désormais totalement maître d’un savoir-faire dont il connait et tire toutes les ficelles, Future Islands déçoit ici autant qu’il impressionne. Il déçoit parce qu’on sait qu’il avait assez de talent pour préserver ce brin de surprise si essentiel à chaque nouvel album, et ne pas avoir à se plagier lui-même comme c’est le cas au fil de ce ‘The Far Field’ dont tous les morceaux finissent par se ressembler, à l’exception d’un ‘Candles’ plus introverti, et de ‘Shadows’ qui se démarque grâce à la contribution de la septuagénaire Debbie Harry (Blondie) venue épaulée Herring. Dans le même temps, il impressionne aussi par sa capacité à aligner tant de tubes dont la simplicité n’a d’égale que l’efficacité. Et qui a un jour essayé de pondre un tube en trois accords sait à quel point l’exercice est difficile.
‘Aladdin’, ‘Ran’, ‘Cave’, ‘Shadows’
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