Funkstörung – ‘Funkstörung’

Funkstörung – ‘Funkstörung’

Album / Monkeytown / 27.06.2015
Pop électronique

Cela fait dix ans qu’on était sans nouvelle de Funkstörung, ce duo pionnier qui a contribué à la naissance du terme Intelligent Dance Music à la fin des années 90, jusqu’à devenir le précurseur de ce que l’on appelle aujourd’hui glitch-hop. Tous deux concentrés sur leur carrière solo respective, les beatmakers allemands se sont réunis sous l’impulsion de Mouse on Mars qui a réussi à les traîner en studio pour bosser sur son album. La nostalgie et l’amitié ont finalement eu raison des deux camarades, jusqu’à les décider de relancer la machine en accouchant d’un nouvel opus éponyme.

Dès les premiers morceaux, un problème se pose: ce que l’on aimait tant chez Funkstörung semble avoir disparu au profit d’une pop de complaisance mettant les invités vocaux au premier plan. Finis les sons à la fois funky et distordus, dehors les beats hip-hop bien gras. Plutôt que de mettre le paquet sur une construction inventive de la rythmique – leur cœur de métier – Michael Fakesch et Chris de Luca ont préféré peaufiner les sons jusqu’à les lisser et obtenir ainsi des chansons trop gentilles (‘Fall Into You’ ou la pop aérienne de ‘Laid Out’). Ce passage d’une production sale et sans concession à une pop proprette est donc un choc pour qui s’attendait à un simple revival. Mais comme le souligne le duo, ‘il s’agit d’une évolution, et non d’une révolution‘.

Sachant cela, si l’on occulte les interludes ambient sans grand intérêt, le discutable essai R’nB ‘Who Is Who’ et le soporifique ‘All The Things’, on parvient après plusieurs écoutes à y déceler quelques pop-songs pas dégueulasses, notamment lorsque Jamie Lidell et Jay Jay Johanson restent fidèles à eux-mêmes en se fondant parfaitement dans les ambiances électronica du duo. On retiendra également les performances de Anothr sur ‘Drown In Time’ et ses relents Art of Noise, comme de Taprikk Sweezee sur l’aérien ‘Killers’. De quoi finalement faire de ‘Funkstörung’ un album respectable, bien qu’un peu trop clean derrière ses allures de retrouvailles de deux darons désormais bien assagis.

‘So Simple’, ‘Drown In Time’, ‘Killers’


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