Fumuj – “Drop a Three”

Fumuj – “Drop a Three”

fum180Album
(LDH/Clean8)
08/11/2010
Crossover

Tous les trois ans environ, Fumuj revient sortir un nouvel album, histoire de laisser entendre son évolution musicale à un public qui peine encore à lui accorder toute sa confiance. En effet, bien qu’il se montre chaque fois un peu meilleur, peu sont ceux à mettre leur main à couper sur ces tourangeaux, la faute surtout à des influences datées ou manquant parfois d’originalité. C’est en tous les cas ce que révélaient leurs deux premiers albums: tandis que “Monstrueuse Normalité” déployait tout ses efforts pour ne pas plonger tête la première dans le grand bain de l’electro dub français, “The Robot And The Chinese Shrimp” faisait mine de s’acoquiner avec l’electro hip hop cher à Jarring Effects depuis quelques années.

“Drop a Three”, la nouvelle salve de Fumuj, affiche encore de nouvelles prétentions. Musicalement d’abord puisque, si on retrouve logiquement quelques restes des deux premiers opus (“Toast!!!”, “Soul Cling”), celui-ci incarne plus que jamais toute la culture musicale du groupe, forgée durant les années 90 à grands coups de Rage Against The Machine, Beastie Boys, Prodigy, et plus récemment de High Tone et Ez3kiel. Autant de références qu’on retrouve de près ou de loin tout au long de ce cru 2010 (“Hold”, “Against”), définitivement le plus rock jamais composé par le quintet (“Play Or Die”). Du coup, “Drop a Three” est d’une efficacité féroce (l’imparable “Liar”), à défaut de sonner neuf. Sur la longueur, le disque a le souffle court (“React”, “Release The Beast”), l’atout se transforme donc rapidement en boulet, nous coule sans ménagement dans les profondeurs du crossover de la fin du 20ème siècle (les bonnes intentions de “Supersperm” qui ne feront qu’illusion), quand pas mal de groupes peinaient déjà à se démarquer les uns des autres, et dont seuls les grands pontes ont finalement trouvé une certaine intemporalité.

Mais la musique, c’est aussi la scène, un univers que Fumuj choie particulièrement tant sa musique doit certainement y gagner en ampleur. Ainsi, à l’occasion de la sortie de “Drop a Three”, le quintet a posé les bases d’une toute nouvelle approche du live, une expérience sensorielle capable de parler au public lambda, comme aux malentendants souvent exclus des salles de concert bien qu’ils soient capables eux aussi de saisir les rythmes et les sensations offertes par une prestation. A condition qu’on leur en donne les moyens: ce que fait Fumuj en mettant à leur disposition des récepteurs somesthésiques (sensations de vibration dans les mains), ainsi qu’en utilisant batterie lumineuse, vidéo interactive, et langage des signes. Une initiative à souligner et qui, une fois vécue, relaiera certainement au second plan les quelques bémols laissés par ce nouvel album.

Disponible sur
itunes34


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