French Miami – « New Family »

French Miami – « New Family »

french180Album
(French Miami)
26/06/2012
Math pop

Aussi riche en blogs culinaires soit-elle, cette vaste encyclopédie qu’est Internet ne pourra jamais cacher sa perfidie dans la hiérarchisation de l’information. Demander à son moteur de recherche de fournir des éléments sur French Miami conduit ainsi sur nombre d’articles narrant l’exquise situation de Français expatriés dans la cité floridienne et parvenus au bonheur, grâce au seul rêve américain, fait de labeur, de coke et de subprimes. Heureusement, les natifs de San Francisco – désormais installés à Brooklyn – s’étaient déjà fait connaître avec deux très bonnes sorties, « French Miami » et l’EP « Motor Skills, qui leur faisaient entamer un virage plus complexe, confirmé cette année avec « New Family ». Beaucoup plus tourné vers les synthétiseurs, le trio délaisse ici l’urgence post-punk pour une dizaine d’élucubrations non moins ambitieuses.

Dès l’ouverture de ce second album, French Miami met l’accent sur la mélodie, et le chant – toujours en léger retrait – s’élève comme jamais auparavant. Toujours encadrée par une rythmique particulièrement solide, la formation se laisse aller à ses premiers amours, dissonants et millimétrés. Avec brio, leur math-pop se fait plus massive, sans pour autant tomber dans l’emphase. Si, lors des premières écoutes, nous pouvions regretter une production plus polissée, les suivantes laissent au contraire apprécier une ampleur impressionnante. Complexe mais intelligible, « New Family » atteint son paroxysme lors de sa première moitié et l’enchainement des « Swamp Pop », « Singing », « Synth Jelly » et « Lynx », exemples les plus éloquents pour évoquer cette facilité à varier les registres. Indie, krautrock, dance, instrumental psyché, tout y passe, sans forcer.

Néanmoins, peut-être par nonchalance trop prononcée, la seconde partie tombe dans la redite et s’achève en simple distraction, exceptés les épiques « Sea Love » et « AB Song ». Pour autant, « New Family » ne mérite en aucun cas de tomber aux oubliettes: s’il n’atteint peut-être pas la qualité d’un Holy Fuck, la profondeur d’un PVT ou le charisme d’un Liars, cet album prouve que French Miami, apprécié d’Oliver Ackermann, gagne à être connu, ne serait-ce que pour être mieux référencé dans votre moteur de recherche préféré.

itunes15

En écoute intégrale


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