Franky Gogo – ‘Fast And Too Much’

Franky Gogo – ‘Fast And Too Much’

Ep / Crybaby / 27.11.2020
Transgenre

L’Ep de Franky Gogo a su se faire attendre. Annoncé depuis quelques mois – après une étonnante reprise d’Alpha Blondy sur la compile barbi(e)turix, et le clip de  Fast and too Much aussi poétique que crispant – l’EP du même nom sort enfin. On connaissait la créativité de Franky via ses projets antérieurs, ou par ses talents de batteuse au côté de Bertrand Belin. Ces quatre titres confirment s’il le fallait les approches multiples, sans barrières et la curiosité assoiffée de Gogo.

Toutes catégories confondues : ainsi pourrait se résumer sa musique pouvant tour à tour nous évoquer la rage d’un xiu-xiu, la bande son d’une fête foraine, ou la marginalité par l’humour d’un Jonathan Capdevielle. Chaque titre est un récit, un état d’esprit, et tous ont en commun ce sentiment d’être sur le fil, proche de l’implosion, de la chute, de l’accident.

Welcome To Minustown traite d’outsiders prêt à tout faire déraper, accompagnés d’un beat indus techno aussi festif que menaçant. The Purple Rest a une tonalité bien plus introspective, et sa profondeur en fait clairement le morceau phare de l’EP. Comme un prix à payer pour les festivités dégagées sur les autres titres, celui ci est celui de la descente, des montagnes russes, des pensées d’un Gogo se perdant dans des méandres nocturnes et cérébraux, consécutifs à des excès d’ecstasy. On pense autant à Klaus Nomi qu’à Metronomy, période Nights Out.

Fast And Too Much agit à la manière d’un coup de pied qui viendrait faire voler les genres musicaux en éclats. On ne sait pas ou l’on se situe, et c’est ce qui fait la force de cet EP. Si la base a quelque chose de résolument électro, on sent que la trituration des sons va plus loin que celle qui vise uniquement à faire remuer les corps : on pourrait être dans l’installation d’un plasticien. On sent que Franky nous envoie aussi sa rage à coups de bitcrusher. Le badtrip n’est jamais bien loin, en surplomb, le point de bascule est en constante ligne de mire. Les pitchs sont changeants, accélèrent et décélèrent.

L’album se conclue sur les mémoires d’outre tombe de Franky Gogo, Delicious Strawberries, visions décrites d’un fantôme six pieds sous terre, qui voit tout. Et qui se raccroche au gout des fraises.  Plein de vie, FG l’est aussi, et c’est pour cette raison qu’il peut nous offrir avec une telle acuité ses visions soniques et menaçantes.

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ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
The Purple Rest, Fast And Too Much


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