05 Avr 11 Foo Fighters – « Wasting Light »
Album
(RCA)
11/04/2011
Rock de stade qui tâche
Bien perché au plus haut sommet de notre mauvaise foi, qu’aurions-nous à reprocher aux Foo Fighters si ce n’est d’être devenu un des groupes de rock les plus connus au monde, de désormais remplir les stades en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, et d’exploiter une maîtrise quasi parfaite du marketing viral pour parvenir à ses fins? Sûrement pas grand-chose… Parce que oui, en 2011, la musique a beau faire tous les efforts pour innover, se remettre en cause, et se réinventer, le rock basique parle encore aux gens.
C’est une évidence avec ce « Wasting Light » produit par Butch Vig, l’homme qui avait déjà contribué à faire de « Nevermind » ce que l’on sait. Après que le groupe ait chaque fois tenté de ne pas se répéter tout en parvenant à ne jamais fissurer le monument progressivement érigé depuis ses débuts, son septième opus marque un retour à un exercice nettement plus primaire dans l’intention, trois guitaristes aidant dorénavant. De bonnes mélodies, des déluges de riffs, des accords de guitare puissamment plaqués font encore manifestement leur petit effet, et ce, dès l’entame « Burning Bridges » qui ne manquera pas de retourner toutes les arènes comme des crêpes.
Mais ce qui frappe une nouvelle fois à l’écoute de ces onze titres, c’est l’expérience avec laquelle les Foo Fighters bâtissent chacun de leurs albums. Avec une aisance infaillible, et presque par automatisme désormais, ils alternent avec une facilité presque indécente, tours de force destinés à soulever les foules (« White Limo »), légers freinages pop pour soigner la diversité du disque (« Dear Rosemary », « I Should Have Known » feat Krist Novoselic à la basse, « Walk »), et une pincée de singles potables, potentiellement diffusables en radio (« Rope », « Arlandria »).
Pourtant, comme d’habitude avec lui, il ne faudra pas venir chercher ici la moindre étincelle d’une révolution musicale. Les Foo Fighters récitent une leçon connue sur le bout des doigts, font le job de la façon la plus prévisible qui soit, et le font d’ailleurs plutôt bien malgré qu’on ressorte encore de ce disque avec l’impression qu’ils ne se sont jamais surpassés. C’est devenu une habitude, et il faudra donc assurément s’en satisfaire, même à l’avenir. De bout en bout ici, c’est l’efficacité qui prime. Une seule ambition: nous en mettre plein la gueule sans forcément soigner la manière. Mission réussie à en croire nos acouphènes.
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