Fog – « Ether Teeth »

Fog – « Ether Teeth »

Ether Teeth[Album]
14/04/2003
(Ninja Tune/Pias)

Le Monsieur Noisy, introduit chez Ninja Tune grâce à ses collaborations avec un certain Dose One, revient au galop pour un deuxième opus toujours aussi inégalable. La personnalité loufoque du bonhomme se veut une nouvelle fois palpable sur cet album placé sous le signe de l’espoir et présenté comme une symphonie urbaine vaudevillesque axée sur la guerre, la jalousie, le mystère et l’amour. Voilà de quoi attirer l’attention d’un public toujours avide de belles surprises qui ne restera sans doute pas indifférent à ce subtil mais dangereux mélange de hip hop, de turntablism et d’indie rock

Si « Ether Teeth » doit marquer une certaine évolution par rapport à son prédécesseur, c’est bien celle soulignant une personnalité plus marquée au niveau du son et l’accentuation d’une approche artistique caractéristique. Car Fog est sans conteste un alien au pays Ninja Tune. Plus proche d’un Clouddead que d’un Amon Tobin, il utilise, comme seul élément hip hop, sa platine (venant de temps à autres poser quelques mélodies biscornues et constamment rythmer les morceaux) sur des lignes de guitares acoustiques ou de piano propres à une certaine scène squattée par des formations telles que Low (la participation du producteur de cet album sur la toute récente production de ce dernier n’étant finalement pas un hasard…). La musique de Fog est également fortement marquée par une naïveté omniprésente illustrée par des scratches qui, en apparence, pourraient être l’oeuvre d’un débutant en la matière. Sauf que… C’est bien là tout le charme de Fog: une musique apparemment bâclée mais finalement évidemment complexe qui se complait dans une ambiance triste et mélancolique relayée au second plan par des textes pleins d’humour et sources d’imagination

Pour mieux comprendre la direction de cet album, imaginez juste une collaboration entre Bonnie Prince Billy et Kid Koala supervisée par les occupants du foyer Anticon. Un tel résultat ne pouvait que s’apparenter à un curieux indie rock mis au monde par un obnubilé des platines. Fog utilise cet instrument comme personne et mérite que cette ingéniosité soit soulignée par le plus grand nombre. Même si ce « Ether Teeth » ne bénéficie pas de l’effet de surprise du précédent et qu’il est, peut être de ce fait, un peu moins convaincant.


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