Flat Worms – ‘Antarctica’

Flat Worms – ‘Antarctica’

Album / God? – Drag City / 10.04.2020
Mi post mi punk

Il est des quarantaines que nous ne sommes pas obligés de vivre en pantoufles, à siroter un thé, le regard désespérément tourné vers la fenêtre. Au contraire. C’est le moment de goûter à la saveur rare de la musique quand elle transcende les contraintes, les frontières, et qu’écoutée très fort elle parvient à dynamiter les quatre murs de chaque frustration.

Antarctica, le dernier album du trio américain Flat Worms, est le candidat idéal pour ça. Enregistré à Chicago dans l’Electrical Audio, l’antre de Steve Albini (et avec Steve Albini, c’est l’idée), l’album s’est appuyé sur le speed et les bons conseils du poto Ty Segall (Drag City courtesy) pour délivrer en six jours un condensé rock qui ne rechigne pas à la tâche.

Sans perdre plus de temps, The Aughts ouvre le disque dans un élan plus post que punk. Quoi que. Le ton est frontal : les sourcils se froncent, la guitare de Will Ivy casse la mélodie et fend le texte dans les aigus. Plaster Cats fait le chemin inverse et déroule un petit hymne punk de bonne facture qui n’en fait ni trop ni pas assez avec le rythme qui va bien. À haute dose, ça peut vite donner envie de sauter partout.

Antarctica est un bon défouloir, un album qui fait du bien en ce qu’il remet les choses à leur place. Il y a de la dérision, de la colère et beaucoup d’ardeur. Pour autant, malgré des textes incisifs et une ligne musicale impeccable, le chant demeure un poil flemmard (Ripper One), sans l’incandescence qui pourrait embraser le tout. Antarctica a du caractère, des bonnes idées, un paquet d’énergie à transmettre ; on voudrait juste qu’il donne envie de tout saccager.

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A ECOUTER EN PRIORITE
Plaster Cats, Condo Colony, Market Forces


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