Flamingods – ‘Levitation’

Flamingods – ‘Levitation’

Album / Moshi Moshi / 03.05.2019
Rock psyché pour dancefloors

Place au soleil et à la fiesta chez les Flamingods ! Le quatuor britanno-bahreïnien, fort de nombreuses tournées mondiales et de quelques collaborations notables (Vanishing Twin, Snapped Ankles, The Comet Is Coming), a décidé de passer à la vitesse supérieure et de se détacher encore un peu plus de cette étiquette d’outsider qui lui colle à la peau depuis ses débuts. Si, lors des premières écoutes, ce nouvel album pouvait sembler un peu (trop) grandiloquent et livré à quelques facilités, il n’en est rien. Certes, indéniablement taillé pour le live, Levitation a beau être un disque qui fleure bon la saison des festivals, il n’est est pas moins dépourvu d’authenticité, de maitrise, de qualités et d’ambition.

Immersive, hypnotique, transcendante… sont autant de qualificatifs usés ces dernières années pour décrire la musique psychédélique des Flamingods. Avec Levitation, le groupe rajoute encore quelques cordes à son arc, cette fois-ci dans un domaine gagnant : le dancefloor. La formation ne s’en cache pas, elle souhaite faire bouger les foules et affiche d’entrée le message avec le titre d’ouverture Paradise Drive, soit la rencontre parfaite entre The Rapture et le rock psychédélique oriental.

Si ses deux premiers essais – Sun et Hyperborea – paraissent encore aujourd’hui bancals, fermés, voire timides, Majesty (son troisième album sorti en 2016) avait quant à lui permis au groupe de structurer sa musique afin de la rendre plus digeste et appréciable. Dans un sens, Levitation est là pour accomplir la fin de cette mutation, enfoncer le clou et ouvrir les portes à encore plus d’accessibilités, et ce n’est pas l’écoute des singles déjà connus (Paradise Drive, Marigold) ou en devenir (Koray, Olympia) qui prouvera le contraire. On pense évidemment aux expériences hindoues des Beatles en écoutant Nizwa, ou encore aux Flaming Lips (si si) sur la conclusion éponyme. Il y a des airs d’Animal Collective sur le titre Olympia, alors qu’un doux parfum d’orient plane sur Marigold et son riff proche des Black Rebel Motorcycle Club. Le disque, riche d’influences, combine à merveille le disco, le funk, le krautrock et le psychédélisme, tout en gardant comme véritable ligne directrice l’idée de rassembler le plus de monde autour de choses simples telles que la joie, le fun et le soleil.

On ne cessera jamais de le répéter : dans une période aussi morne que celle que l’on vit (regardez les dernières élections européennes), et notamment chez nos amis anglo-saxons (Brexit), il est bon de pouvoir se prendre une dose de bonne humeur, de joie, de partage et d’ouverture, comme le représente si bien ce disque. Et à défaut de pouvoir contempler et savourer pleinement leur musique dans le décor somptueux d’un désert ou au bord d’un fleuve du Bangladesh, on ne saurait trop vous conseiller de vous dégoter rapidement un ticket pour n’importe quelle salle ou festival dans lequel ces quatre musiciens se produiront, car leur nouvel album vaudra à coups sûrs son pesant d’or sur scène. Parole de scout !

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A ECOUTER EN PRIORITE
Paradise Drive, Koray, Marigold, Olympia, Club Coco, Levitation


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