Fireside – ‘Bin Juice’

Fireside – ‘Bin Juice’

Album / Startracks / 28.10.2022
Post-hardcore pop

Acteur majeur de la scène post-hardcore des années 90 au point d’être considéré comme le Quicksand européen par beaucoup d’aficionados du genre, Fireside a signé trois premiers albums de haut vol avant de laisser libre cours à des influences plus pop, rock et expérimentales jusqu’en 2003, date à laquelle Kristofer Aström (chant, guitare) et Pelle Gunnerfeldt se sont promis, à la dernière descente de bus, de composer de nouveau ensemble dès que leurs agenda coïncideraient. Quasiment vingt ans plus tard se concrétisent enfin les retrouvailles des deux hommes, entre temps trop occupés par une trajectoire folk pour le premier, par une carrière de producteur pour le second apparu aux crédits de nombreux albums, de Refused à Viagra Boys en passant par The Hives.

Fireside a donc pris son temps. Réuni en 2016 pour quelques concerts à travers la Scandinavie, le groupe a ensuite fait face à un changement de line up – Frans Johansson et Per Nordmark ayant laissé leur place à Kate Breineder (Soviac) et Jacob Douglas (Sonjagon) – avant d’envisager retourner en studio afin d’offrir une suite à sa discographie. Et Bin Juice a beau n’être disponible qu’en vinyle, il n’a rien d’un retour timide. Mieux, c’est à un condensé de la carrière du quatuor qu’on a affaire ici, avec deux faces bien distinctes : une première à la rythmique lourde et aux mélodies affutées qui, bien qu’entrecoupée de la ballade The Burlyman, s’inscrit dans la lignée de ses coups d’éclat Do Not Tailgate et Uomini d’Onore (Lex Tokyo, Blinds & Shades, le dansant Jungle Knuckle); une autre toute aussi intense, mais plus pop et plus compacte (Easy Andy, Two Times With a Waterfall), qui ravira les fans de la dernière heure bien que les expérimentations ne se résument plus qu’à des arrangements discrets mais subtils.

Wild Mouth, More Trouble a beau boucler la boucle avec une approche plus fidèle au début du disque, Fireside semble ne pas avoir choisi son camp au bout de tant d’attente. Un choix certes un poil déconcertant pour qui n’a pas adhéré à l’intégralité de son oeuvre, mais aux conséquences toutes relatives, rien n’obligeant finalement les suédois à une quelconque partialité. La machine bien remise en marche, et les basiques dérouillées, souhaitons désormais que Aström et sa bande partiellement renouvelée ne cantonnent pas ce nouvel album à un bref écho de souvenirs de jeunesse.

VIDEO

No Comments

Post A Comment