Fink – ‘Resurgam’

Album / R’Coup’D / 15.09.2017
Deep folk

Fink, c’est la montée en puissance d’un producteur electro devenu – en une poignée d’albums – une des figures les plus incontournables de la scène folk. A chaque disque, ce petit supplément d’âme qui en a fait un des songwriters les plus doués de sa génération. En 2014, on avait d’ailleurs laissé l’anglais – désormais résident berlinois – avec ‘Hard Believer‘, sans conteste son oeuvre la plus aboutie à ce jour. Musicien accompli, Fin Greenall a même senti le besoin de sortir de sa zone de confort en début d’année en révélant le premier volume de sa série ‘Fink’s Sunday Night Blues Club‘, bouffée d’air blues ou on l’entendait collaborer avec le batteur David Shirley et le multi-instrumentiste Colin Stetson.

Pas étonnant donc que quelques légers échos typiques du Mississipi résonnent encore au sein de ‘Resurgam’ (‘Day 22’), sixième album composé en parallèle ou dans la foulée, pour lequel il revient à ses amours acoustiques et aux chauds arrangements. Plus confiant que jamais au sortir de cette expérience récréative, Fink laisse parler sa sensibilité, même si celle-ci peine à percer les 8 minutes introductives du titre éponyme. Comme un test quelque peu éreintant, une petite épreuve qu’il faut traverser avant de se retrouver en apesanteur, bercé par cette mélancolie qui a maintes fois fait ses preuves et dont on ne se fatigue toujours pas.

C’est d’ailleurs toute la beauté ambivalente de ‘Resurgam’, souvent coincé entre les racines bien ancrées du songwriter (‘World to the Wise’ avec Douglas Dare au piano, ‘Not Everything Was Better In The Past’, ‘There’s Just Something About You’) et des envies d’ailleurs qui peinent à s’affirmer (‘Cracks Appear’, ‘The Determined Cut’, ‘Godhead’) ou qui s’embrasent, soulevées par des arrangements particulièrement riches et profonds (‘This Isn’t a Mistake’, ‘Covering Your Tracks’). Mais c’est justement ce flou constant dans l’avancée de Fink qui le rend passionnant.