28 Avr 04 Faust Vs Dalek – « Derbe Respect, Alder »
[Album]
28/04/2004
(Staubgold/Import)
Cette nouvelle collaboration de Dalëk, après « Ruin It » sur lequel il apparaissait au coté de Kid606, arrive au moment où les rumeurs d’un deuxième album se faisaient plus vives. Relative déception donc de ne pas retrouver un véritable nouveau long format, mais « Derbe respect, alder » constitue cependant une mise en bouche (on l’espère) plus que satisfaisante
Globalement l’album est dans la droite lignée de « From Filthy Tongue of Gods and Griots », à savoir une ambient crade et déstructurée aux accents hip hop plutôt sombres. A l’écoute des premiers morceaux, on retrouve cette ambiance lourde et oppressante, et l’aspect bruitiste, noir et maladif de l’opus précédent se trouve encore renforcé, tout en présentant la même rage contenue mais encore plus triste et deséspérée
Quelques évolutions parsèment cependant cet opus: « Hungry For Now » s’articule ainsi autour d’une horlogerie jazzy comme à demi effacée, « Remnants » pourrait être une prière à l’Antéchrist qui sortirait tout droit de la bouche d’un condamné à mort. Après trois morceaux s’apparentant presque à des divagations déstructurées qu’on jurerait sorties d’un esprit psychotique et paranoïaque, « Dead Lies », dans un ton plus mélancolique, éclaircit légèrement le ciel surplombant ce disque, dont le ton sera désormais un peu moins lourd, toutes proportions gardées
La fin du disque revoit apparaître ces guitares saturées et évanescentes, presque en arrière plan, auxquelles « From Filthy Tongue of Gods and Griots » nous avait habitués. « T-electronique » qui combine instru minimaliste et flow agressif s’avère être le point d’orgue de l’album, avant le dernier morceau, planant et apaisant, qui pourrait presque nous faire croire que tout ce que nous venons d’entendre n’a été qu’un vilain cauchemar
Ce « deuxième » album est donc une réussite, dans la droite ligne du précédent, mais réussissant tout de même à se renouveler. On l’aura compris, l’écoute est contre-indiquée aux dépressifs et même aux déprimés, l’extrême noirceur de la musique de Dalëk infectant désormais tous ses morceaux. L’artiste décline par ailleurs toute garantie en cas d’apparition de sentiments sombres et antisociaux, qu’on guérira en sélectionnant attentivement quelque chose de plus joyeux pour ses oreilles.
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