Fat White Family – ‘Songs For Our Mothers’

Fat White Family – ‘Songs For Our Mothers’

Album / Fat Possum / 22.01.2016
Rock

Lâcher un glaviot dans la couronne de la Reine, scander des slogans socialistes au visage de David Cameron, tout en vomissant sur la gentrification rampante qui gangrène petit à petit les quartiers populaires de la capitale anglaise. Voilà en substance le programme de résistance de Fat White Family, groupe du sud de Londres qui s’est taillé une réputation grandissante depuis son premier album ‘Champagne Holocaust’ sorti en 2013. Entre textes provocateurs et concerts où chanteur en slip et odeurs suspectes se donnent la main, Fat White Family est une sensation au souffle différent, qui fait un bien fou depuis le pays qui nous a donné Adele et Kaisers Chiefs.

Difficile de surcroît d’apposer une étiquette définitive sur la musique du groupe, qui jongle avec les références au gré de chansons ou copulent dans un même sac les Country Teasers, The Fall, Ennio Morricone ou encore The Birthday Party. Ici, l’unité est ailleurs, dans une tradition très anglaise de l’irrévérence et du dégoût de ceux qui sont en place, ceux qui sont aveugles, et ceux qui sont trop bêtes. Au fil des morceaux, Fat White Family creuse son égout personnel, ou vient se déverser lubies et thèmes loin du politiquement correct.

Présenté comme une invitation à danser au rythme de l’humain et de la haine de l’humain, ‘Songs For Our Mothers’ distribue son programme misanthrope sous la forme de compositions doucereuses (‘Whitest Boy On The Beach’, ‘Love Is The Crack’, ‘Goodbye Gobbels’) qui érigent petit à petit la BO d’un naufrage imminent. Toxiques, pleines de parodie quand elles singent le lyrisme et l’épique, les chansons de Fat White Family prennent par moments la forme de longues complaintes ou provocation et résignation s’unissent (‘Duce’, ‘We Must Learn To Rise’) pour finir de consolider l’image d’un groupe qui chante le grotesque et l’horreur avec le plus grand des sérieux.

‘Whitest Boy On The Beach’, ‘Satisfied’, ‘Duce’, ‘Hits Hits Hits’, ‘When Shipman Decided’


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