Fantomes – ‘It’s Ok’

Fantomes – ‘It’s Ok’

Album / Pan European / 26.02.2021
Indie rock

La mode, ça va, ça vient, on ne sait pas trop ni comment ni pourquoi, et le constat vaut également pour la musique : les revival s’enchainent et avec eux, nombre de groupes apparaissent, sonnant tous un peu pareil. Garage et post punk ayant déjà eu leur nouvelle heure de gloire, on assiste désormais à une résurgence des années 90. Pas celles de l’eurodance, plutôt celles du grunge et du rock LO-FI. On revient ainsi à Pavement, Grandaddy ou Weezer, tous plus ou moins actifs mais dont on applaudit plus volontiers les rejetons aujourd’hui. Mais alors pourquoi cette éternelle nostalgie pour les années 90 ? Parce qu’on était tous plus jeunes et qu’elles nous rappellent une insouciance perdue. Celle des après midi passées à sniffer du Tang en regardant les Tortues Ninjas.

Tout ça pour en arriver à Fantomes, sans accent circonflexe. Le duo parisien composé de Paul et Mus a déjà sorti un EP chez Pan European Recording, label d’ordinaire porté sur les musiques électroniques et très souvent gage de qualité. Bingo ! Les cinq titres étaient excellents, et ce premier album It’s OK n’est pas mal non plus, bien inscrit qu’il est dans la tendance évoquée précédemment.

On parlait plus haut d’insouciance perdue, mais ce n’est pas tout à fait exact. Il s’agirait plutôt de candeur oubliée. Celle qui nous montrait le monde avec un esprit non formaté, une vision neuve et pleine d’espoir. A l’adolescence, on aime plus intensément, on se révolte plus facilement. Heureux qui a gardé cette fraîcheur, alors que beaucoup ont vu leurs sentiments s’émousser avec le temps et les kilomètres de couleuvres avalés. Notre duo n’est pas de ceux-là : on sent ses tripes se tordre dès le refrain de Rainbow, morceau le plus grungy de l’album avec l’ultime Colors qui nous laisse avec nos acouphènes. Sur Rain, les émotions sont à fleurs de peau, et si Back with the Sun semble nous sourire, il cache mal son voile nostalgique. Brother, quant à lui, se remémore une amitié perdue. City at Night change de décennie, il pourrait avoir été produit par Julian Casablancas, mais It’s OK a été enregistré intégralement à Paris, aux studios Delta, par Thomas Bunio. Ce n’est qu’ensuite qu’il a traversé l’Atlantique pour être mixé par Johnny Bell, le bassiste de Hanni El Khatib.

Si les fantômes auraient tendance à surgir d’autres temps pour hanter le présent, notre duo fait le chemin inverse. Bien ancré dans son époque, It’s OK semblait être l’occasion de régler son compte une bonne fois pour toute au passé.

VIDEO
ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Rainbow, Rain, Parker Lewis


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