27 Août 12 Fang Island – « Major »
Album
(Sargent House)
24/07/2012
Rock
Comme en atteste la pochette de cet album, plutôt avare en informations, Fang Island a quelque chose de mystérieux. Pourtant, en cherchant un peu – entre plusieurs Eps, un premier album sorti en 2010 et un remix de Yeasayer notamment – on s’aperçoit que ces types ont du vécu. Explorant les contrées du punk et de la pop, voilà donc « Major », onze chansons brutes composant ce nouveau disque au nom évocateur mais qui laisse le cul entre deux chaises.
« Everyone hi-fiving everyone » (« tout le monde se tape dans les mains », ndlr), c’est ainsi que Fang Island décrivait sa musique à la sortie de son précédent opus. Deux ans plus tard, il reste dans cette constante d’une musique résolument « rock ». Les guitares sont bien présentes, et on a d’ailleurs un peu l’impression que ça s’arrête là. Car si on ne peut pas lui reprocher de fournir une musique efficace, sorte de monolithe jovial-et-un-peu-innocent-qui-donne-le-sourire, on peut en revanche s’interroger sur d’autres aspects: une ambiance générale qui peine à se dévoiler dès la jolie entame « Kindergarten », un soin très relatif porté aux arrangements, un son généralement peu flambant, et une certaine ressemblance entre les titres. Néanmoins, plusieurs sont efficaces même s’ils restent assez classiques dans la composition (« Sisterly », « Never Understand »), et on arrive à trouver quelques effets électroniques par-ci par-là redonnant un peu de fraîcheur à la densité de cordes et aux constructions redondantes (« Make Me »), avant de retomber sur des morceaux aux ambiances plus agréables, plus recherchées, au niveau du chant notamment (« Asunder », « Regalia »).
Sans pourtant qu’on atteigne le frisson, il est bon de sentir enfin un peu de précision et de volupté dans la masse pimpante de guitares calibrées, de riffs guillerets et autres soli abusifs. Car ici on aime assez la guitare clichée. Mais le sourire (plaisant) que pouvait provoquer la première moitié de l’album se transforme en une risibilité brutale à l’écoute de « Chompers », morceau instrumental oscillant entre cavalcade heavy et déferlante mélodique happy punk teintée de multiples tricks indigestes, pour un résultat en forme de patchwork fumeux. Il ne faudra alors plus attendre que l’ambiance joyeuse et mélancolique de « Victorinian », ses piano et douces guitares, chant lointain et choeurs subtils, pour trouver une jolie conclusion à tout cela. Si Fang Island a l’audace de proposer une musique pouvant paraître simple, directe et honnête, il prend également le risque de ne pas conquérir unanimement un auditoire. Résultat: on en ressort mitigé, sans savoir vraiment sur quel pied danser.
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