08 Mar 23 Fake Names – ‘Expendables’
Album / Epitaph / 03.03.2023
Pop punk
En Mai 2020, alors que le monde est empêtré dans une série de confinements, un nouveau ‘super groupe’ voit le jour. Et question CV, Fake Names a de quoi souffler tout amateur de punk hardcore. Visez plutôt : Brian Baker (Bad Religion, Minor Threat, Dag Nasty, Government Issue) et Michael Hampton (S.O.A., Embrace) sont à la guitare, rejoints par leur pote Johnny Temple (Girls Against Boys, Soulside) à la basse ainsi que par Dennis Lyxzén (Refused, The International Noise Conspiracy, INVSN) au chant. Pourtant, son premier album éponyme – qui, on l’apprendra bien plus tard, n’était constitué que de démos que le label Epitaph souhaitait (trop ?) rapidement sortir – ne nous avait qu’à moitié convaincus, la faute à un manque de production aujourd’hui évident, et à des compositions qui auraient mérité d’être un poil approfondies.
Nous voilà donc trois ans plus tard, et la bande menée par Baker et Hampton nous revient avec ce nouvel opus intitulé Expendables pouvant compter sur la précieuse contribution de Brendan Canty (Fugazi, Rites Of Spring) derrière les fûts. Et n’en déplaise aux fans de post-hardcore à la sauce Dischord, comme à ceux de Refused restés bloqués à la fin des nineties, Fake Names persiste et signe dans son mélange de punk rock et de pop punk emmené, de fait, par un Dennis Lyxzen plus proche que jamais de The International Noise Conspiracy.
Force est de constater que la musique, comme l’osmose collective de ces vétérans, se révèlent insolemment naturelles, et remplissent la mission punk généralement attendue, à savoir transmettre une bonne dose d’énergie sur fond de textes contestataires. Ainsi, entre quelques passages plus ouvertement post punk (Caught In Between notamment), punk britannique des années 70s et garage (Can’t Take It, Too Little Too Late), comme punk rock californien hérité de Down By Law (Expendables, Damage Done) ou Dead Kennedys (Delete Myself) laissent guitares, chant et choeurs amener une sensibilité pop plus marquée que sur le précédent disque, notamment lors des refrains. Pas de doute que le travail du producteur Adam ‘Atom’ Greenspan (IDLES, Yeah Yeah Yeahs) n’est pas pour rien dans la cohérence affichée par Expendables, malgré sa diversité.
Lyxzén, quant à lui, semble toujours aussi révolté par l’état du monde (‘It’s getting dark my friend / And I know this feels / a lot like the end’) et l’emprise du capitalisme sur l’Homme (‘Within the cage there’s no way to understand / Who makes the profit and who benefits from the scam / It’s not you it’s never been it’ll never be / You’re just the pawn that defends your own misery’) mais n’en oublie pas de réconforter l’auditeur (‘I know / I know you blame yourself / ’Cause that’s what we’re told to do-it’s not true’). Par ailleurs, avec son chant à la fois mélodique, puissant et à fleur de peau, le natif d’Umeå démontre – s’il le fallait encore – qu’il est capable de bien plus que de ‘simples’ braillements hardcore.
Malgré un côté pop cette fois plus affirmé, Fake Names parvient sans mal à maintenir une certaine tension punk au fil de ses nouveaux morceaux. Reste que ce nouvel album risque fort de se montrer clivant au sein des aficionados de punk hardcore, désormais divisés en deux catégories : ceux qui, au vu du pedigree, reprocheront à ce line-up de manquer d’énergie; et les autres qui, au contraire, trouveront là une combinaison rafraîchissante de pop, punk et garage exécutée sans bavure par de vieux briscards n’ayant plus rien à prouver, et pris au jeu de leur petite récréation.
A ECOUTER EN PRIORITE
Delete Myself, Can’t Take It, Caught In Between, Too Little Too Late
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