Fabulous Sheep – ‘L’Entreprise’

Fabulous Sheep – ‘L’Entreprise’

EP / Autoproduit / 24.01.2015
Indie post punk

Béziers, patelin oublié du Languedoc-Roussilon, est récemment revenu sur le devant de la scène ‘grâce’ à ses changements de couleurs politiques et aux campagnes médiatiques qui ont suivi. Mais on fait trop souvent abstraction de son bouillonnement musical, loin d’être inactif. En son sein, le rock aiguisé de cinq jeunes biterrois fait trembler les cafés-concerts du coin à chacune de leurs prestations. Car les Fabulous Sheep sont loin d’être de ces moutons qui suivent aveuglément le mouvement et se fondent dans la masse. Pour se démarquer, ils cultivent une identité forte et une musique indépendante de A à Z.  A une époque ou tout est sous contrôle, eux n’ont pas de label, pas de maisons de disques, s’en tiennent à une démarche typiquement punk et DIY.

‘Une Jeunesse à Côté’, le titre de leur premier EP sorti en janvier 2014, en témoigne: le groupe exprime les maux d’une jeunesse oubliée, de sa décadence et de son potentiel. Un mal du siècle dicté par les mélodies du quintet, ses textes évocateurs au service d’un rock pur et efficace, qui transcende sans passer par quatre chemins, sur fond de saxophone. D’où le style musical que Fabulous Sheep qualifie lui-même de ‘rock spleeneal’. Enregistré à l’ancienne dans un garage, en une semaine, et mixé par ses propres soins, les 300 exemplaires de ce premier disque sont partis comme des petits pains au cours d’une tournée en métropole.

C’est donc un an plus tard, presque jour pour jour, que le combo sort ‘L’Entreprise’, terme choisi non pas pour son sens marketing et lucratif. Non, ‘l’Entreprise’ avec un grand E, qui se rapporte plutôt à la démarche de mener un projet à bien, collectivement, entre gens passionnés et dévoués; une définition qui se perd un peu de nos jours. Et c’est justement son angle d’attaque: dénoncer cette déshumanisation progressive qui fait place au profit du gain.

C’est là que son rock spleeneal prend tout son sens, variant entre chants mélancoliques et riffs de guitares acérés, moments de pur défouloir qui virent souvent au pogo (‘Lose Control’), et moments beaucoup plus solennels (‘I Need Somebody’/’About Youth & Town’). C’est cette pluralité dans ses compositions et sa formation qui fait la force du groupe. En tout cas, une chose est sûre: cette petite Entreprise est bien loin de connaître la crise. Confirmation prévue lors de quelques dates en France au cours de cette année 2015, placée sous le signe du mouton dans le calendrier chinois. Coïncidence? Je ne crois pas.

‘Dehors’, ‘Lose Control’, ‘L’Entreprise’


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