Ezra Collective – ‘Dance, No One’s Watching’

Ezra Collective – ‘Dance, No One’s Watching’

Album / Partisan / 27.09.2024
Jazz

Que vous dodeliniez simplement de la tête lors de concerts animés ou soyez adeptes de véritables pirouettes dignes des médaillés olympiques de breakdance, Ezra Collective n’est pas là pour vous juger. Le troisième opus du collectif est une ode absolue à la danse sous toutes ses formes. Mais si le thème est planté sans ambiguïté, que ce soit par le nom de l’album (Dance, No One’s Watching) ou d’une grande partie de ses morceaux, il serait réducteur de le cantonner à son rôle de vocation à désinhiber ses fans les plus introvertis.

Pendant près d’une heure de voyage, Dance, No One’s Watching alterne moments langoureux et rythmes endiablés. Après une intro lancinante, The Herald s’envole à coup de changements de tempo et du ténor de James Mollison interceptant la trompette d’Ogunjobi. Les cuivres absolument déchainés répondent aux synthés et percussions tantôt enivrants, tantôt chaloupés. Si elle oscille entre afrobeat, rythmes latins (Shaking Body) ou accents de carnaval (Hear My Cry), la musique du groupe est, comme toujours, riche et variée, proposant des pauses salvatrices où les cordes s’immiscent (les Act qui permettent de reprendre notre souffle). Les invités apportent une variété stylistique encore plus large que sur les premiers albums (Streets is Calling qui lorgne sur la dub), même si l’album ne résiste pas à l’hommage appuyé à cette source d’inspiration majeure qu’est Fela Kuti. La reprise Expensive le démontre sans la moindre ambiguïté, même si on peut lui reprocher de coller un peu trop à l’originale.

Dance, No One’s Watching propose quelques pièces maitresses comme le délicieux Shaking Body ou le climax absolu qu’est Ajala, titre qui avait fuité plus tôt. Par-dessus tout, le collectif irradie d’un optimisme plus que jamais salvateur en ces temps troublés. L’enchainement des plus calmes Why I Smile-Have Patience illustre la délicatesse dont le groupe est également capable, avant de déboucher sur un Everybody où l’énergie des musiciens ne semble plus que destinée à communier pour irradier notre monde, ou le tamiser vu l’obscurité ambiante.

Deux ans après être avoir remporté un prestigieux Mercury Prize, les londoniens s’établissent en ambassadeurs de leur scène foisonnante. S’ils sont là pour nous abreuver de sons ancrés dans le jazz, ils brassent un univers sans limites, allant du calypso à l’afrobeat en passant par la dub.  Difficile d’imaginer autre chose qu’une célébration cathartique lors de leurs futurs concerts.

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Shaking Body, Ayala

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