11 Avr 12 Espardillos – « Coup de Pompes »
Album
(Autoproduit)
15/01/2012
Math noise basse-batterie
Un côté tissu, un côté corde: quoi de plus normal comme packaging pour un groupe s’étant baptisé Espardillos, avec un R parti volontairement en vadrouille tant le duo ne marche pas au même rythme que les autres. En effet, né en 1999, à une autre époque mais pourtant il n’y a pas si longtemps, quand des paires comme Sabot ou Belly Button prouvaient déjà qu’il n’était pas nécessaire d’être nombreux pour faire du (bon) bruit, le combo ne sort aujourd’hui que son premier album. Tel l’aboutissement d’un véritable chemin de croix, entrecoupé de quelques années de veille et saupoudré d’influences attirantes (Shellac, NoMeansNo…), « Coup de Pompes » ne traduit en rien un coup de fatigue, mais plutôt un bon coup de pied au cul d’une jeunesse musicienne aujourd’hui trop souvent aussi opportuniste que formatée.
Avec pour seules armes une batterie et une basse, Espardillos vient donc jouer des coudes avec les divers représentants noise et math rock qu’il a vu disparaitre puis de nouveau éclore au fil du temps, mais surtout avec les regrettés Gatechien qu’ils tentent avec brio de faire oublier, la voix en moins (« Au Delà Des Broussailles », « On Reviendra c’Etait Formidable »). Car ces parisiens d’origine brestoise sont ici muets de bout en bout, ne laissant la parole qu’à leurs instruments dont ils connaissent le moindre bout de corde et de peau. Le temps de neuf titres, les deux déclinent donc un rock instrumental au groove électrique et constant (« Galoche à la Menthe Fraiche »), parfois dansant (« Y’a Rien de Pire et Y’a Rien de Mieux »), voire poussé à flirter avec la disco/funk par un jeu de basse à la densité impressionnante (« Affreux Beat », « Silicone »). Une petite curiosité à découvrir sans tarder, à moins que le deuxième album soit prévu pour 2025. Dans ce cas, vous auriez encore un peu de temps devant vous…
En écoute intégrale
No Comments