16 Juin 11 Elektrisk Gonner – « Yer Fire »
Album
(Platinum)
17/05/2011
Indie foutraque
Le label Platinum rime souvent avec sorties rock alternatives foutraques, qu’il s’agisse de Rubin Steiner ou de Président Chirac. Ici, pas question de déroger à la règle avec cet album du canadien Elektrisk Gønner. Originaire de Toronto, Benjamin a grandi en France, entouré de parents mordus de musique. Du coup, quand on a un père guitariste dans un groupe de punk obscur, et une mère qui chante et joue du ukulélé dans un folk-band psychédélique, on renie l’héritage parental ou on laisse faire les gènes. Le fiston a coché la deuxième solution, et se lance aujourd’hui dans un projet solo après s’être fait la main dans plusieurs groupes tels que Oslo Telescopic ou Lozninger. Pour lancer les hostilités, le hip-hop nonchalant de « WJ:WD » vire techno sans prévenir, et embraye sur « Panoramic Targets », où Benjamin étouffe son chant pour un rendu à la fois sale et organique sur des arrangements qui semblent avancer à reculons. Très personnel, « Yer Fire » touche ainsi à tous les genres en les poussant sur une piste de danse au parquet que les bières renversées ont rendu collant. Alors, il rappelle la désinvolte Uffie sur « Uknwowhatiwant » aussi cul que dynamique, ou les français de Rinoçérôse sur un « Machine Gun » au groove caractéristique. Du coup, Elektrisk Gønner n’a rien de suédois, et préfère produire des chansons aux antipodes de ce qui nous vient généralement du froid, comme la ligne de basse langoureuse et hypnotique de « Gotta Trick Me », ou le rock’n roll saturé de « Radio Killer » qui déplaira à vos enceintes. Aussi, il se permet un faux discours politique non-sens avec « Entre Poésie Et Effroi », faisant suite au mini-hommage à sa ville natale qu’est « Toronto For Better Or Worse » sur fond de cordes hantées et de batterie séchement énervée. L’excellent travail de défrichage entreprit par Platinum se poursuit donc dans l’excellence.
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