Eels – ‘The Cautionary Tales Of Mark Oliver Everett’

Eels – ‘The Cautionary Tales Of Mark Oliver Everett’

Album / Pias Cooperative / 21.04.2014
Indie folk

On le pensait guéri. L’an passé, à la sortie de ‘Wonderful, Glorious‘, et même s’il n’avait pas totalement abandonné tous ses démons, Mark Oliver Everett affichait une musique plus enjouée, marquant une rupture assez radicale avec une trilogie majoritairement empreinte de mélancolie. On était heureux pour lui qui traînait depuis longtemps certains passages de sa vie tel un fardeau, mais on regrettait quand même ses ballades, souvent inspirées de ce passé semé d’embûches, pondues en tournant le couteau dans sa plaie.

Un an après, avant même de provoquer le moindre manque, ‘The Cautionary Tales of Mark Oliver Everett’ a beau en finir avec l’énergie du dernier album et de la tournée qui suivit, ses treize titres ne sont pas tous synonyme de réjouissances. Intimiste, cantonné à l’acoustique, ses vents, ses cuivres et ses cordes déclinées d’un ton grave pour coller parfaitement à un fil rouge qui l’est tout autant (une sombre histoire de relation rompue puis regrettée pour souligner le côté instructif de devoir assumer et apprendre de ses erreurs…), Eels finit malheureusement par vite tourner en rond, et incommoder.

Prévisibles tant d’un point de vue rythmique que mélodique, certains titres semblent avoir été entendu mille fois (‘Parallels’, ‘Kindred Spirit’), laissant leur auteur s’accrocher à une constance qui, malgré les seuls sursauts incarnés par ‘Where I’m From’ et ‘Mistakes Of My Youth’, tend à rapidement glisser vers la répétition et une trop grande linéarité. Le fan le plus éperdu – lui – n’apprendra rien ici, et trouvera pour seules récompenses une interprétation intimiste instaurant une agréable proximité (‘Agatha Chang’, ‘A Swallow In The Sun’, ‘Serie Of Misunderstandings’), comme quelques orchestrations luxuriantes non dénuées d’une touchante mélancolie (‘Lockdown Hurricane’, ‘Where I’m Going’). Autrement dit le minimum syndical pour un Eels qui gagnerait sans doute à se faire un peu oublier pour être apprécié à sa juste valeur.

‘A Swallow In The Sun’, ‘Where I’m Going’


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