Edward Sharpe & The Magnetic Zeros – « Here »

Edward Sharpe & The Magnetic Zeros – « Here »

ed180Album
(Vagrant)
29/05/2012
Folk messianique

Conçu en toute discrétion depuis 2007, le cocktail d’amour, de mélodies et de jovialité cher aux Edward Sharpe & The Magnetic Zeros n’aura pas mis de temps à chatouiller les papilles gustatives des adeptes de chansons gaies et boisées du monde entier, déjà bien nourris par The Polyphonic Spree. Un premier album « Up From Below » déjà considéré comme un must have, un single au pouvoir fédérateur indéniable, et des prestations scéniques aussi sympathiques que convaincantes, auront ainsi suffi à faire de cette joyeuse troupe hippie une des valeurs sûres de la scène indie actuelle, avant même qu’elle ait eu besoin de confirmer sur un deuxième album. Une exception qu’il lui fallait absolument justifier à l’occasion de ce « Here » venant ponctuer trois ans passés sur un petit nuage, avec la nécessité de se renouveler tout en faisant le maximum pour servir ce que tout le monde viendra y chercher: un ou plusieurs morceaux de la trempe des « 40 Day Dream », « Janglin », et « Home » qu’on écoute encore aujourd’hui sans la moindre lassitude.

Si « Here » ne fait que s’en rapprocher à plusieurs reprises grâce à une beauté toute naturelle (les magnifiques « Dear Believer », « Mayla » et « All Wash Out »), ce nouvel album semble surtout s’affairer à incarner l’état d’esprit du groupe tout entier plutôt que de vouloir décrocher une nouvelle fois le jackpot. De ce fait, le caractère religieux des compositions s’accentue nettement, comme pour refléter au mieux la notion de famille qui règne au sein de la troupe, comme le sentiment de dévotion et de responsabilité que son frontman Alex Ebert assumait il y a encore un an lorsque nous l’avons rencontré à Rock en Seine (lire l’interview). Alors que tout ce petit monde aurait pu tomber dans le piège béant de la caricature et relayer en fond de cours le pouvoir émotionnel de ses compositions, il trouve au contraire, en jouant sur deux tableaux totalement compatibles, toute la juste mesure pour toucher les oreilles sensibles aux ambiances messianiques, sans pour autant fermer la porte à ceux qui n’y seraient pas à leur aise.

Libre à vous donc d’entrer dans la ronde, de passer derrière l’autel, de tendre les mains vers le ciel, et d’implorer les dieux sur les « Man On Fire », « Mayla », ou « One Love To Another » définitivement placés sous le signe de la communion. Ou tout simplement d’y voir de belles et intimes chansons baignée d’ondes positives (« Dear Believer », « Child », « Fiya Wata ») venant joliment compléter l’autre versant de « Here », plus léger et enjoué, parfois même frappé de la typique festivité hippie (« That’s What’s Up », « I Don’t Wanna Pray »). Plus matures et réfléchis, Edward Sharpe & The Magnetic Zeros usent de cette diversité musicale pour tisser un deuxième album cohérent, amené avec assez de recul et d’humilité pour ne jamais compromettre un pouvoir de persuasion qu’on aura l’occasion de vérifier lors d’une nouvelle messe déjà annoncée pour la fin d’année.

itunes

En écoute intégrale


1 Comment
  • Robert Salmerde
    Posted at 01:49h, 22 décembre Répondre

    Ha quand même, ça semble un peu moins pourri ça

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