Edan – « Beauty And The Beat »

Edan – « Beauty And The Beat »

Beauty And The Beat[Album]
29/03/2005
(Lewis/Chronowax)

Le Maryland, petit état du nord-est des Etats-Unis, est peuplé de 5,508,909 habitants… Mais il y en a un qui se fait particulièrement remarqué dernièrement. Il se fait appeler Edan, et pour ne pas faire comme tout le monde il s’est mis à rapper. Le problème est que rapper seul, en passant les versions instrumentales de ses vinyles préférés, ça a des limites. Notamment si vous ambitionnez de faire carrière. Première étape donc, s’auto-compléter. Edan a donc appris à tout faire tout seul, il produit, il rappe, il mixe… La seconde, plus difficile, s’échapper de ce petit pays. Edan choisit la voie maritime et contacte Mike Lewis, en Angleterre, qui, assez confiant, monte un label pour l’occasion. L’étape finale s’intitulait « Primitive Plus », un album qui fera du bruit sur les deux continents, et qui a fait d’Edan un « jeune talent ». Et c’est ainsi que le Maryland sortit de son triste anonymat… ou presque

Donc une fois que le premier essai avait porté ses fruits, le jeune marylandais savait qu’il devait mieux faire, il a donc pris son temps. Un peu plus de trois ans exactement. Assez longtemps pour avoir évolué, sur la forme comme dans le fond. C’est la première chose qui frappe à l’écoute de « Beauty And The Beat », Edan semble chercher à clarifier son projet, à le conceptualiser (c’est lui-même qui le revendique) et au résultat le projet est peut-être moins surprenant, moins loufoque, mais plus accessible car plus mélodieux. Pour la forme, et en évitant de disserter sur sa coupe de cheveux, il s’est tourné vers des samples plus psychédéliques avec, par exemple, des boucles de Jimi Hendrix ou de Pink Floyd, dont il cherche à assumer un certain héritage culturel. Donc par rapport à son précédent album, la guitare prend une place importante, ainsi que les violons comme sur l’excellent « Beauty ». Pour le fond, Edan a décidé qu’il lui fallait finalement en avoir un. Fini la dérision systématique, il choisit de parler d’esthétique dans « I See Colours », ou de politique dans « Torture Chambers ». Ce dernier morceau permettra peut-être à certains de découvrir Percee-P (et son flow magique) qui dans peu de temps risque de faire beaucoup de bruit en sortant un premier album chez Stones Throw

En résumé, cet album peut paraître, à la première écoute, moins excitant que le premier car moins excentrique. Mais il est avant tout beaucoup plus homogène, on sent qu’il a demandé beaucoup plus de travail. Tellement, à priori, qu’il ne dure que 36 minutes… Dommage.

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