Echoplain – ‘Polaroid Malibu’

Echoplain – ‘Polaroid Malibu’

Album / Zero Egal Petit Intérieur – Atyepeek / 15.01.2021
Noise rock

Avec à son bord des membres de feu-Sons Of Frida et de Velocross, Echoplain n’a pas mis longtemps avant de faire parler de lui. En trois titres rageurs réunis au sein d’un premier Ep éponyme (2019), le groupe a rapidement démontré qu’il n’était pas là pour renifler les tendances. Avec Polaroid Malibu, son premier album, c’est plus sombre et plus tortueux qu’il déverse son rock noise avec, au coin de l’œil, un regard porté sur nos civilisations saturées de décombres et de vestiges.

Les parisiens ne se ménagent aucun regard sur la complaisance, préférant s’affirmer dans de tortueuses combinaisons et volontairement en écorcher les contours (On Her Side, Beyonce, Watcha, On My Own, 13th). Ils confirment au passage que la formule en trio reste sans aucun doute un des meilleurs moyens de se livrer dans l’urgence, écartant ainsi toutes tentatives d’arrangements superflus.

Les plans s’enchainent dans de brillants enchevêtrements, sans pouvoir éviter quelques résurgences avec des groupes ayant joué sur ce même terrain rock, balisé par des riffs abrasifs et des rythmiques bien appuyées dans le fond du temps. Libre à chacun d’y trouver ses propres correspondances, mais rien ici ne respire le plagiat ou la poussière. Echoplain préfère s’offrir avec une grande honnêteté, en écho plutôt qu’en singerie, en donnant ainsi corps au propos que lui-même revendique : ‘C’est sur les ruines qu’émergent les meilleures mélodies’.

Et des mélodies, il y en a dans tous les recoins de ce disque. Que ce soit lorsque le chant s’élève, ou grâce à des manœuvres bien conduites, Echoplain ouvre les vannes, fait des appels d’air salvateurs (All Eyes On Me, Hole.dare.neck, On My Own, Fade Out, Yed Sneaky), offrant à Polaroid Malibu l’éventail d’un album réussi, tout à la fois étrangement facile d’accès et intransigeant dans sa complexité musicale.

Le groupe réussit ici le tour de force de nous offrir un premier long format fait de grands écarts, entre ombres et lumières, espoirs et désillusions. Comme une peinture de nos existences coincées dans la dégueulasserie du monde et la beauté de ses interstices.

VIDEO
ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
All Eyes On Me, On Her Side, Beyonce, Watcha


Pas de commentaire

Poster un commentaire