Echoplain – ‘In Bones’

Album / Araki, Atypeek, Day Off, Kerviniou / 05.04.2024
Noise rock

Bien calé dans sa triangulation guitare – basse – batterie, Echoplain aime pousser ses amplis jusque dans le rouge. Une attitude qui, au détour de Polaroid Malibu, son convaincant premier album sorti en 2021, lui a permis de cimenter les fondations de son noise rock tiraillé entre touches d’espoir et de désillusion. Trois ans plus tard, les parisiens décident de solidifier leur figure anguleuse, en affutant leurs bords tranchants au fil de huit nouvelles compositions n’offrant aucune once de terrain au silence.

Avec In Bones, le trio s’infiltre dans les fissures d’une rage passée au crible par une section rythmique ultra prolifique. Un espace certes étroit, mais qui lui permet de resserrer judicieusement ses nombreuses idées autour d’une basse compacte et d’une guitare omniprésente. Moins éparpillé dans son penchant pour les tournures corrosives, le groupe trouve plutôt ici son efficacité dans un chaos que les regrettés Poutre n’auraient incontestablement pas renié (You Won’t Find me, Push, Bourrinou). Complexe et fluide, authentique dans son amour pour le punk tourmenté (Chicken Run, Jeffrey), Echoplain tabasse toujours aussi fort, y prend un malin plaisir, et zigzague au sein de titres aux intentions variées, à grand renfort de riffs tordus et d’un chant à la clarté bienvenue qui compresse sadiquement nos ecchymoses, ou les apaise grâce à de superbes lignes mélodiques (Milla Jovovitch, Closer).

In Bones ne souffre finalement que de sa durée trop courte tant il défile trop vite. Une bien maigre critique au regard de ce deuxième album passionné et passionnant, aux choix d’arrangements intelligibles (la trompette inattendue sur Disko Boy). Echoplain a indéniablement pris du galon et tient désormais dans ses mains un sérieux atout qui ne manquera pas de lui offrir une place de choix au sein d’une scène noise française débordante de talents.