Eagles of Death Metal – ‘Zipper Down’

Eagles of Death Metal – ‘Zipper Down’

Album / Universal / 02.10.2015
Rock

Sept ans que les Eagles of Death Metal n’étaient plus réapparus. Entre temps, chacun de ses membres fondateurs a pu vaquer à ses propres occupations avec un degré de popularité singulièrement différent. Alors que Josh Homme (batterie) tutoie toujours les cieux avec ses Queens of the Stone Age, son pote de lycée Jesse Hughes (chant/guitare) a bien tenté – mais en vain – de rester sous le feu des médias avec Boots Electric, un projet solo qui n’aura pas oeuvré pour rien néanmoins, trois titres de son album (‘Complexity’, ‘I Love You All The Time’ et ‘Oh Girl’) ayant été réarrangés pour le compte de ce ‘Zipper Down’.

De quoi décevoir au premier abord et laisser penser à un quatrième album vite rempli. Heureusement, Hughes a eu le bon goût de ne pas ressusciter les pires, n’affectant pas au passage la qualité bien réelle de cette salve répondant une nouvelle fois à la définition la plus précise du rock n’roll. Car on y retrouve tous les clichés du genre: des riffs aiguisés (‘Silverlake’), de la sensualité de bas étage (le glam ‘Skin-Tight Boogie’ avec les choeurs de Tuesday Cross, ex-actrice porno, compagne de Hughes), des clins d’oeil évocateur (‘Got The Power’ en est un à Iggy Pop), ce qu’il faut de provocation (‘The Reverend’ ironisant sur l’attachement décrié du moustachu à l’Église Universelle du Royaume de Dieu), et même un second degré de rigueur souligné par ‘Save a Prayer’, reprise réussie car un tantinet salie de Duran Duran.

Mais ‘Zipper Down’ n’est pas qu’une succession d’arguments de catalogue. Sans surprise car dans la droite lignée de ses prédécesseurs, l’album – les titres suscités compris – transpire l’essence du rock indémodable (‘Got a Woman’), celui qu’on joue avec assez de plaisir pour qu’il finisse par être communicatif, donner envie de taper du pied, d’actionner les guiboles, et de se lancer dans des déhanchements aussi instinctifs que ridicules. Car on parle bien ici de réjouissances primaires, que l’on consomme seul ou à plusieurs.

‘Complexity’, ‘Got a Woman’, ‘Save a Prayer’, ‘The Reverend’


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