(Drive In) Static Motion – ‘Four Songs’

(Drive In) Static Motion – ‘Four Songs’

Ep / Good Citizen Factory / 30.04.2021
Émo épuré

(Drive In) Static Motion est un side-project qui se laisse vivre. On était même à deux doigts de considérer son qualificatif comme définitivement acquis, neuf ans séparant Small Steps de ce nouvel Ep débarqué sur les plateformes quasiment au lendemain de son mix achevé. Spontané comme jamais ! Pourtant, l’heure n’est pas au grand chambardement, le compositeur interprète Thierry Mabon (Powell, Plaisir…) et le producteur Cyesm préférant, comme à leur habitude, rebattre les cartes. Ainsi, après avoir équitablement croisé le fer sur un premier album, puis laissé les sonorités électroniques prendre le dessus en 2012, le duo – accompagné de Clelia Vega – laisse cette fois toute la place à la mélancolie, au silence, au grand air, aux grands espaces, tous si chers à son chanteur.

Apaisant ou déprimant selon le côté de la barrière ou on se place, (Drive In) Static Motion marche ainsi tel un funambule tout au long de ces quatre nouveaux titres ou l’électronique se fait discrète, épaulant guitares et chant à base d’arrangements subtils et léger, humbles donc intelligents (Kids Dreams). Peut être le fruit d’une longue maturation, avec au bout cette évidence que le projet trouve son équilibre dans une balance penchant sans frein vers l’émotion, l’épure, et une sensibilité exacerbée (Egos et son ‘We’re not what we own’ faisant écho au Merchandise de Fugazi de l’autre côté du vumètre).

Ce constat se renforce d’ailleurs au fur et à mesure qu’on se plonge dans ce disque qui, sur sa seconde moitié, voit clairement (Drive In) Static Motion évoluer à son apogée. Ponctué d’éclairs bruitistes et électroniques, Isolation ne peut retenir toute l’influence de l’oeuvre toute entière de Karate qui bouillonnait jusque là en sous sol. La référence a beau être plus évidente encore sur le magnifique Few Words (‘It’s not a song about sadness’, tenez vous-le pour dit) pour qui s’est déjà abreuvé généreusement de la discographie du regretté groupe de Boston, DISM ne laisse pas pour autant échapper sa propre identité alors qu’il plaque délicatement ses accords et s’éteint non sans convoquer aussi les fantômes de Songs:Ohia et Pedro The Lion. Si ce name-dropping ne vous laisse pas avec de grands yeux interrogateurs, alors nous sommes définitivement du même côté de la barrière.

ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Isolation, Few Words


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