04 Oct 11 Douglas Greed – « KRL »
Album
(Freude Am Tanzen)
10/10/2011
Electro
Ne vous fiez pas à son surnom américain, Mario Willms aka Douglas Greed a bien été dorloté dans un berceau est-allemand, et fait aujourd’hui partie de cette génération de producteurs qui tient la barre d’un des plus gros paquebots du monde lorsque l’on parle de musique électronique. En se cachant derrière un album à l’éclectisme harmonieux, il contribue ici à la vulgarisation des genres en buvant ses influences couche par couche, pour mieux les recracher dans des productions au fil conducteur mélancolique. Dans la droite lignée d’Agoria, le DJ/producteur – qui a d’ailleurs signé un maxi chez InFiné en 2009 – façonne une musique élégante, souvent dancefloor et parfumée aux émotions. Tout en retenue, le chant de l’inconnu Mooryc brille sur l’organique « Pain » avant de laisser le micro à d’autres convives qui remercient Douglas à leur manière pour le carton d’invitation. Alors qu’on ne saura jamais si l’on doit appeler Dehlia de France « mademoiselle » sur le folk enneigé et écorché de « Shiver », ou « maîtresse » devant les sentiments chaloupés dégagés par « Back Room Deal », on sait en revanche qu’il ne faut pas plaisanter avec le MC Kemo lorsqu’il balance des textes sombres et virils sur « Bridges Over Babylon », hip-hop ténébreux habité par un esprit dubstep. A l’image de « Unbemannt » qui semble avoir été désossé avant le mixage, ou « Die Schwarze Witwe Liebe » qui hésite entre le charme d’une boîte à musique et froideur germanique, certains morceaux semblent à peine achevés et nuisent malgré eux à l’harmonie du disque. Sans annoncer de guest stars, les featurings colorent quant à eux l’album dévoilant décidemment beaucoup de nouvelles têtes. Parmi elles, le réalisateur de B.O. Pascal Bideau qui co-produit ici « Down Here » sur fond de notes de piano, pied house et décharges electronica. Mais Greed s’en sort très bien tout seul, en témoigne la deep techno transparente comme du quartz de « Down There », ou l’interlude morbide « Hold it Together Till Our Friends Are Gone ». L’Allemand ne manque pas d’idées et fait même appel à Ian Simmonds, gourou downtempo, pour une chanson délicieusement déprimante et charismatique (« Waiting In Line ») qui emprunte à la fois au dub et à la techno percussive, faisant alors partie des quelques surprises qui sortent de leur boîte à chaque tournant de ce premier album…
La Beat
Posté à 08:12h, 05 octobreUne petite merveille cet album!