27 Fév 20 Douglas Dare – ‘Milkteeth’
Album / Erased Tapes / 21.02.2020
Pop contemporaine
Douglas Dare publie son troisième album, Milkteeth, enregistré avec le membre fondateur de Tunng, Mike Lindsay, dans son studio de Margate. Trois ans après Aforger, déjà très contemplatif, le songwriter choisit d’explorer son propre soi, les joies et les peines de sa jeunesse avec des textes très personnels et poétiques.
Alors que Whelm et Arfoger faisaient place à des mélodies sombres et des arrangements instrumentaux rappelant le néo-classique, Milkteeh est plus dépouillé. Si Douglas Dare n’a jamais cessé d’osciller entre musique électronique et musique classique, il met ici en avant une sonorité minimaliste et pop. L’anglais abandonne les chœurs et l’orchestration de cuivres pour retrouver le son du piano et de la voix parfois accompagnés d’un ou deux instruments, notamment l’autoharpe qui apporte tout son relief à ce disque.
Dès son titre, Douglas Dare donne l’imagerie de cet album inspiré de l’innocence enfantine, au travers duquel il explore son sentiment d’isolement et la difficulté de grandir dans son propre univers. Sur la pochette, il apparaît maquillé et vêtu d’un drap blanc, son instrument dans les bras, telle une muse grecque. Il encense ainsi dès la première image ce côté féminin qu’il a longtemps réprimé dans son enfance.
Loin qu’il est de délaisser son maniement parfait des mots, ses paroles sont construites tel un dialogue avec le jeune garçon qu’il a été. ‘I am free‘ déclare en boucle Douglas Dare dès l’ouverture, comme pour donner le ton de ce qui suit : des morceaux composés comme une suite de confessions, avec des ballades harmonieuses ponctuées d’interludes instrumentaux. The Piano Room, The Stairwell et The Window apportent des instants de réflexion encore plus oniriques qu’avec les mots, alors que le jeune homme donne des directions d’écoute bien précises, avec une voix très solennelle et maîtrisée sur Red Arrows ou encore Silly Games.
Douglas Dare signe ici un disque intimiste d’une froideur assumée, dans lequel il reflète sa propre identité. Il ne lui aura donc fallu que trois albums pour imposer sa virtuosité qu’il retranscrit par des sons simples et bien à lui.
A ECOUTER EN PRIORITE
Silly games, The Joy in Sarah’s eyes, The playground
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