25 Août 08 Don Caballero – « Punkgasm »
[Album]
25/08/2008
(Relapse/Pias)
Dix sept ans après sa première apparition, Don Caballero en est déjà à sa seconde vie, celle que le batteur Damon Che – seul membre originel désormais, les autres étant partis chez Battles, Bellini ou Good Morning – a débuté en 2003, après trois ans de veille, aux côtés de deux nouveaux acolytes pour continuer à faire de son groupe une référence incontournable du math rock. Et cela, bien qu’il supporte difficilement qu’on lui colle cette étiquette dont il possède pourtant tous les atouts: la science des riffs de guitare aussi répétitifs que dissonants, des compositions plus ou moins complexes, quelques touches jazzies dénuées d’improvisation, et ce jeu de batterie atypique qu’il nous est encore donné de retrouver sur « Punkgasm », sixième album du groupe de Pittsburgh semblant vouloir donner une nouvelle direction à son oeuvre. Car aux bases trop bien boulonnées pour disparaître au premier coup de vent, s’ajoutent quelques nouveautés, et non des moindres, puisque même le chant, historiquement absent de sa discographie, s’invite sur quelques titres pour un résultat toujours convaincant mais pouvant s’avérer quelque peu dépaysant pour les fans de longue date: « Celestial Dusty Groove » rappelle étrangement Jawbox, « Dirty Looks » dévoile une rage toute fugazienne, « Punkgasm » lorgne ouvertement vers le punk. Pour le reste, quelques titres efficaces à la technique impeccable bien connue de nos services (le long « Loudest Shop Vac in the World » d’ouverture, « Lord Keprelka », « Slaughbaughs’ Ought Not Own Dog Data ») ont beau faire très bonne figure, il ne serait pas étonnant que ceux-là commencent à lui tourner le dos en arguant, sûrement à raison, que Don Caballero, avec son line up déjà bien amputé et son registre désormais beaucoup moins cérébral, n’est plus du tout ce qu’il était. Certains, soucieux de conserver leur mythe, préfèreraient même que le trio officie sous un autre nom. Les autres, novices comme moins exigeants, s’en satisferont volontiers, Don Caballero se plaçant sans difficulté au dessus du lot des combos rock actuels s’efforçant de ne pas tomber dans les travers pièges de la facilité. A consommer sans modération, mais avec un peu de recul
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