Do Not Machine – ‘Heart Beat Nation’

Do Not Machine – ‘Heart Beat Nation’

Album / Nineteen Something / 20.11.2020
Heavy indie rock

Fuzz with melodies. Voilà la seule description qu’aura laissé Do Not Machine sur la page Bandcamp qui présente trois extraits de son premier album Heart Beat Nation. Oui ce petit résumé colle bien. Mais en même temps, l’affaire ne serait-elle pas un petit plus complexe et intéressante que cela ? Regroupant les frères Belin (Daria d’abord, puis LANE qui leur permet de s’acoquiner avec des ex-Thugs), mais aussi Alex Raux (Zenzile, Glass) et Ben Chevalier (Last Time Voodoo), le quatuor peut se targuer d’abriter en son sein une certaine crème de cette scène angevine désormais riche d’une longue histoire, mettant régulièrement en avant des propositions fortes et alternatives qui ont souvent leur petit effet sur le reste de l’Hexagone – voire même au-delà parfois. Avec un tel C.V. et des styles de départ si variés, ne devrait-on pas alors s’attendre à quelques surprises ?

A l’écoute de l’intégralité de album, il s’avère que oui. Navigant entre post-hardcore sec et nerveux, compos à tiroirs plus étirées, et midtempos indolents mais néanmoins souvent ‘lourds’, Do Not Machine propose de faire le lien entre pop-punk binaire tubesque (Curious Box) et passages plus atmosphériques (Undertow), envolées ‘motorik’ effectivement gorgées de fuzz baveuse (The Host Inside) et tentations shoegaze (Futile Values). Force est de reconnaître que, nourri de l’expérience respective de chacun dans le groupe, le savoir-faire de la formation fait des merveilles, et que chacun des nombreux arrangements qui émaillent cet album riche et varié tombe juste. Et l’affaire est encore plus impressionnante quand on sait que les angevins ont totalement autoproduit le disque (sous l’égide du batteur Camille Belin), à l’exception du mix de J. Robbins (guitariste-chanteur de Jawbox), et du mastering de Dan Coutant (ex-Joshua).

On espère vivement que, pour la suite, les angevins sauront creuser les sillons les plus prometteurs de l’album, à savoir les moments où ils ont su synthétiser les différentes influences qui traversent leur son (Torche, Rival Schools, Les Thugs, Daria, Zenzile…) pour les sublimer en ne serait-ce que deux-trois accords bien sentis. En atteste le doublé final Beyond The Trees / A Grain of Truth, qui possède en effet ce petit grain de sable en plus permettant de déployer dans le plus parfait équilibre parties vocales, arrangements ciselés et ponts heavy-as-fuck, le tout avec un sens de la composition imparable. Ou encore la chanson qui donne son titre à l’album, mécanique parfaite où les couplets en mode faussement automatique laissent la place à un refrain mélancolique et néanmoins entêtant, plus riche harmoniquement et rythmiquement qu’il n’y parait à la première écoute. Les chœurs noyés de reverb’ y évoquent de grands espaces désolés, comme si cette ‘nation au cœur qui bat’ allait soudain surgir de la brume pour vous emporter… Dans ces moments là, Do Not Machine ne fait pas seulement montre de méticulosité et d’une science experte du dynamisme musical. Il raconte aussi quelque chose de véritablement poignant.

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ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Heart Beat Nation, Curious Box, A Grain Of Truth, The Host Inside, Beyond The Trees


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