29 Jan 18 Django Django – ‘Marble Skies’
Album / Because / 26.01.2018
Pop mouvante
L’OVNI Django Django avait débarqué dans le paysage musical en 2012. Ses membres en chemises bariolées s’étaient rencontrés au College of Art de Edimbourg pour une musique synthétique, créant des morceaux en forme de tableaux dadaïstes, capables d’aventures dans la poussière du Far West ou les mystères du Caire. Le premier album éponyme avait donc vite conquis son monde par son originalité, avant que Return of Saturn – peut être moins fou – ne vienne affiner leur art en 2015. Depuis, silence radio, puis le single Tic Tac Toe est venu faire le décompte avant la sortie de Marble Skies en ce mois de janvier. Un décompte frénétique traduisant une excitation certaine et partagée.
Marble Skies était l’aspect de la voûte céleste lors de leur passage au Lollapalooza de Chicago. Le titre du même nom ouvre donc l’album d’un pas pressé, électrique comme cet orage sévère qui arrive droit sur le festival, mais il faudrait évidement bien plus pour que les Ecossais ne cèdent à la panique. Vincent Neff garde sa voix toute caressante puis passe le micro à Rebecca Taylor de Slow Club pour un Surface to Air aux sonorités caribéennes, un calypso de synthèse tout en retenue et maîtrise. Déjà le groupe varie les pistes. D’après le batteur David Mac Lean, le disque parle d’un monde en perpétuel mouvement, en évolution permanente au milieu duquel le groupe se placerait en observateur impuissant. Mais pas tant que ça : plutôt que suivre, il absorbe les influences, les courants, les découpe, les colle et les restitue complètement siens et cohérents. C’est ainsi qu’un titre pouvant rappeler Depeche Mode succède au lumineux et doucement jazzy Sundials, featuring avec le compositeur Jan Hammer, grand spécialiste du clavier . Et puis Django Django part à l’aventure pour de bon, In your Beat danse sous des tropiques spatiales avant que Real Gone ne s’enfonce comme jamais dans la jungle trance jusqu’à trouver leur Eldorado, affranchi de l’ancien monde.
Marble Skies, dont Mac Lean est le principal artisan, est bien un disque de Django Django : il porte son style reconnaissable entre mille fait de voix harmonieuses, de claviers datés et d’imagination débordante, mais n’était en rien prévisible. Parce que le groupe ne l’est pas, parce que ses traits d’identité se déclinent à l’infini au grès de ses influences. Ce qui ressemblait auparavant à une candeur joviale est ici plus affirmé, et il en résulte un disque en forme d’aventure passionnante.
A ECOUTER EN PRIORITE
Marble Skies, Tic Tac Toe, Sundials, In your Beat
No Comments