Django Django – ‘Glowing in the Dark’

Django Django – ‘Glowing in the Dark’

Album / Because / 12.02.2021
Pop

Et si Django Django avait trouvé le vaccin pop à la morosité ambiante ? Le groupe, perle anglaise très sous-cotée par chez nous, a pourtant sorti en dix ans trois albums certes légers, mais toujours impeccables. Souhaitons au moins que l’ennuyeuse époque dans laquelle nous sommes englués serve à donner la visibilité qu’il mérite à son quatrième opus, le très réjouissant Glowing In The Dark.

Certes, les londoniens n’ont jamais été les porte-drapeaux d’une mouvance quelconque, les chefs de file d’une révolution musicale. Ils réalisent avec beaucoup de minutie et un plaisir communicatif des albums pop difficiles à étiqueter, balayant un spectre electro-pop allant de l’art-rock au disco, incluant aussi bien Kraftwerk et Two Door Cinema Club, MGMT et Metronomy. Glowing In The Dark ne déroge pas à cette recette synthétique et devrait permettre à chacun de danser au milieu de son salon.

Leurs détracteurs diront que David Maclean et ses copains ne se renouvellent pas, qu’ils reproduisent le même album tous les deux ans, plutôt linéaire, plaisant mais jamais enchanteur, sans réel tube, abusant des effets spatialisés de la voix (mais quelle voix) de Vincent Neff, en se contentant d’appliquer la recette standard du titre calibré FM avec bridge et rupture rythmique. Pas faux. Mais à peine un reproche en somme, car c’est parce que la recette est maîtrisée et que l’inspiration des membres est toujours affutée que les albums vont sans cesse en s’améliorant.

Il ressort en effet de l’écoute de Glowing In The Dark un sentiment de maîtrise, d’homogénéité et d’insouciance communicative. La légèreté apparente de l’album fait tout d’abord apprécier le caractère remuant de certains titres, des très pop Spirals, Waking Up ou Headrush, au binaire Right The Wrongs, l’ethnique Night Of The Buffalo ou le plus disco Kick The Devil Out. On notera aussi des faiblesses : Free From Gravity, Kick The Devil Out, ou Glowing In The Dark, facilement bâtis autour d’un riff, d’un accord de clavier, ou d’un beat technoïde, sont pauvres et transparents.

Mais au fil des écoutes, on comprend d’où vient le plaisir qui refuse pourtant de nous lâcher. Le savoir-faire du groupe réside dans ces encorbellements qui accompagnent les intros, les enchaînements, comme autant de petites décos, de petites attentions qui surprennent à chaque fois : le lancement ‘diesel’ de Spirals qui donne le ton à tout l’album, l’effet 8 bits de Get Me Worried, enchaîné avec Waking U par des applaudissements incongrus (et la gracieuse justesse du feat. de Charlotte Gainsbourg), le final ‘orchestre de chambre’ de Night Of The Buffalo, la sonnette et la porte qui s’ouvre sur le titre Kick The Devil Out. Tout concourt à donner un côté DIY intriguant à l’ensemble, alors que la réalité est toute autre.

En effet, Django Django possède une palette musicale plus vaste que celle que les premières écoutes laissent à nos oreilles : sous l’apparente homogénéité de l’album, le groupe nous porte pourtant vers les rivages d’une électro minimaliste exigeante (The Ark), d’une ballade folk inspirée (The World Will Turn), ou d’une progression disco impeccable et brûlante (Hold Fast). Trop secret, le quatuor mérite avec son quatrième long format qu’on dépasse enfin les clichés sonores qui enferment sa musique. On le crie haut et fort : il n’y a pas besoin d’écouter longtemps Glowing In The Dark pour qu’il devienne un contagieux remède à la mélancolie.

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ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Spirals, Right The Wrongs, Headrush, Night Of The Buffalo, The World Will Turn, Hold Fast


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