01 Oct 10 Dirge – « Where (No One Has a Name) »
Album
(Another Record)
09/2010
Indie pop
Il y a trois ans, avec son deuxième album « Rebecca« , Dirge prenait définitivement ses distances avec le post rock qui l’avait aidé à se faire connaitre, pour mieux s’orienter vers la pop et user d’aptitudes mélodiques encore plus évidentes que par le passé, quand il n’avait pas avec lui une horde de nouveaux musiciens pour enrichir ses orchestrations d’instrumentations à cordes et à vent. A l’écoute de « Where (No One Has a Name »), son nouvel opus, il faut croire que l’expérience s’est avérée concluante: Dirge reprend les choses là ou il les a laissées, approfondit son registre en le laissant plus encore divaguer vers le rock (« 8 AD », « She Said ») et une pop on ne peut plus sombre (« My Brand New Heart », « My New Enemy »). Toujours avec la même réussite, il accouche systématiquement de nouvelles pépites à la fois mélancoliques, intimes et très personnelles, soulignant cette facilité déconcertante qu’il a à imposer son style, par le biais du chant notamment qui se mue parfois en véritable chef d’orchestre comme sur le particulièrement convaincant « You Run ». C’est aussi le cas dès l’entame « Love/Song » qui, malgré ses sept longues minutes, évolue délicatement, captive et s’agrippe pour afficher pour de bon l’ambiance qui règne tout au long de ces dix nouveaux titres proposant un grand écart inattendu: celui qui va du label canadien Constellation à La Maison Tellier (« We Will Find Our Way »), cet autre groupe de Rouen dont on retrouve ici quelques musiciens et qui, en s’abandonnant à de nouvelles préoccupations, a laissé en plan une frange de son public qui retrouvera ses repères tout au long de cet opus. Après dix ans d’existence, Dirge touche donc du doigt l’album de la maturité, et semblerait profiter d’avoir enfin atteint l’apogée pour définitivement se faire la malle. Quel meilleur moyen de le retenir que de se procurer ce disque?
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