
02 Fév 20 Destroyer – ‘Have We Met’
Album / Dead Oceans / 31.01.2020
Synth pop
Associé au meilleur du pire des années 1980, il n’en a pas l’air comme ça mais il fut un temps où le synthétiseur essuyait les railleries des inconditionnels d’un rock amplifié, associé bien malgré lui à un éventail de tonalités cheap. L’idéal futuriste n’était encore pas à la portée de tous les esprits. Ils seraient bien embêtés aujourd’hui d’écouter le dernier album de Destroyer, Have We Met.
Dernier album sur lequel Dan Bejar réhabilite la bête et taille cette mauvaise réputation en morceaux grâce à dix titres sensibles, élégants, directement issus des noires et blanches de son clavier, Have We Met offre un son moderne qui brosse une jolie palette d’émotions avec conscience et justesse. Un éventail de genres aussi, ralliant une écriture tenue aux versants dépouillés (University Hill) à des pistes ambient plus expérimentées (The Television Music Supervisor).
Destroyer fait de la pop en prenant son temps (Kinda Dark) et insistant sur le chant. Articulé et parfaitement placé. C’est étonnant d’ailleurs, cette manière qu’il a de poser sa voix, ce je-ne-sais-quoi de maniéré qui laisse tout de même la vanité sur le palier. Le chant et le synthétiseur, mais aussi la guitare, jouée par Nicolas Bragg, synonyme d’envolées puissantes : The Raven ou l’hypnotisant Have We Met, un peu noise sur les bords.
Les courbes électrifiées, sensualité discrète mais intrigante, de Cue Synthesizer affolent, et le gimmick entêtant achève de sceller notre amour pour ce morceau. Et toute notre affection pour cet album, plus généralement. Dan Bejar réussit ici à constituer un ensemble de titres dans un très beau style, reçu avec autant de satisfaction que l’impression (qu’on peut prêter à Destroyer à l’écoute) d’avoir réussi à livrer avec ce Have We Met quelque chose de solide et résistant.
A ECOUTER EN PRIORITE
Have We Met, Cue Synthesizer, The Man in Black’s Blues
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