Delacave – ‘Every Night Is a Moon Rising’

Delacave – ‘Every Night Is a Moon Rising’

Album / Teenage Menopause / 03.03.2023
Gloomy Wave

Delacave, du nom de cette pièce qui stimule tant l’imagination dans la culture rock. Répétitions adolescentes, fêtes clandestines… Qu’est-ce qu’il se passe là dessous, loin des regards indiscrets ? Delacave, auto-étiqueté ‘Gloomy Wave’, est composé de Liliane Chansard et Seb Normal, anciens du Chemin de la Honte, membres du collectif La Grande Triple Alliance Internationale de l’Est. Ces références dignes de quelques sociétés secrètes nous envoient au cinquième sous-sol de l’underground, dont seuls les initiés connaissent l’entrée. Le duo sort un quatrième album, Every Night is a Moon Rising, chez Teenage Menopause Records, dont on connaît la qualité et surtout, le goût pour l’étrange.

Le disque s’ouvre sur Fatherless, son titre le plus dansant. Menées par une ligne de basse très post-punk, des vagues synthétiques vite obsédantes viennent lécher le bord d’une plage tropicale. Si le cadre est idyllique, on comprend vite que quelque chose de dramatique se trame. Le lent Stranger in the Day est inspiré par Hank Williams. Lui, malgré une vie de chaos, avait vu la lumière, eux voient les ténèbres. A ce stade, il convient de préciser qu’on n’est pas convié au bal des chauves souris, l’ambiance se veut cafardeuse certes, mais elle n’est jamais trop pesante, Delacave n’ayant pas les codes gothiques. Il plane néanmoins un parfum de mystère qui pourrait évoquer les néo-romantiques du début des années 80 ou d’autres références entre cold-wave et post-punk. Par exemple, l’étrange Crossing Time fait penser au non moins étrange mais très beau Odyshape des Raincoats. Biotop Babe pourrait être une cumbia en 8 bits jouée le soir d’Halloween alors que l’ultime Escape in the Headlights permet de mettre en valeur la belle voix de Liliane Chansard, paisible et un rien mélancolique.

Quand on suit Delacave dans les escaliers, on ne trouve pas cet espace sombre et bas de plafond où des cartons oubliés prennent l’humidité. En fait, on est un peu comme Alice suivant le lapin au fond du terrier : c’est un univers propre au groupe qui s’ouvre à nous, fait de synthés et d’émotions, comparable à ce que peut créer leur collègue de label Heimat, ici dans un cadre plus minimaliste. Et le visiteur, vite conquis, s’exclamera ‘Yummy Gloomy !’

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ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE

Fatherless, Crossing Time, Escape in the Headlights


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