
25 Mai 11 Death Cab For Cutie – “Codes And Keys”
Album
(Atlantic)
30/05/2011
Indie pop classieuse
La cloche sonne le début du cours de pop. Avec “Codes And Keys”, Death Cab For Cutie sort son septième album studio, et tente de prouver en onze étapes que le genre peut aisément mettre la guitare en veilleuse à défaut de totalement s’en passer. Une prise de risque qui le pousse à se renouveler sans pour autant mettre en péril les deux éléments moteurs qui lui ont permis de passer sans trop de concessions du circuit indépendant au gratin rock habitué des tops: sa force mélodique et la voix de Ben Gibbard, véritable locomotive d’un groupe qui aligne des compositions profondément travaillées, au point parfois d’en devenir lisses. Ce travers, beaucoup sont tombés dedans avant lui. Pourtant, à coups de pirouettes et d’ingéniosité, Death Cab For Cutie parvient toujours à trouver les ressources nécessaires pour s’extirper de ce panier de crabes habituellement squattés par des musiciens trop bien installés dans leur confortable routine. Au lieu de cela, Gibbard & co se creusent les méninges, s’electronisent en quelques occasions (“Home Is a Fire”), ne laissent rien au hasard histoire de s’offrir toutes les garanties de succès au moment d’opérer ce nouveau virage. Du coup, alors que certains titres – dont quelques uns des meilleurs de cet opus (“Doors Unlocked And Open”, “You Are a Tourist”, l’excellent “Underneath The Sycamore”) – laissent encore de la place aux six cordes, le dépaysement serait total si les pianos, synthés et cordes qui jonchent les autres morceaux ne laissaient pas chaque fois dépasser une branche à laquelle se raccrocher. Cette poignée de secours, c’est l’évidence d’une mélodie, ou la voix exceptionnelle du frontman qui, à l’écoute de l’imparable “Codes And Keys” comme des “Unobstructed Views” et “St Peter’s Cathedral”, nous empêche de totalement tomber des nues. Voilà qui retira délicatement ce voile adolescent collant depuis des lustres au visage de Death Cab For Cutie: pas de doute, il faut avoir pas mal de bouteille pour se jouer ainsi de la pop tout en conservant intacte sa spontanéité. A méditer avant la huitième leçon…
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