Deadbeat – « Journeyman’s Annual »

Deadbeat – « Journeyman’s Annual »

Journeyman's Annual[Album]
13/06/2007
(Scape/La Baleine)

Melbourne aux alentours de minuit, solitude et festivités, où est passé mon Amour

Turbulence, bagage perdu, remboursez-moi, train de nuit pour Paris..

Rassurez-vous, je ne vous résume pas mes vacances, je vous traduis simplement quelques titres du nouvel album de Deadbeat, « Journeyman’s Annual ». On devine sans peine que le Montréalais a composé ce quatrième opus entre deux escales d’une tournée de dates à faire vrombir les basses de tous les sound-systems de la planète

C’est en effet plus ou moins la façon dont Scott Monteith a passé les deux dernières années, depuis la sortie de son « New World Observer ». Il a donc eu tout à loisir de vérifier ce qui fonctionnait (ou pas) sur les dancefloors. Et il faut croire qu’il est un peu revenu des ses amours avec le dub minimal cher à ~scape, son label allemand. Moins ambient, moins abstrait et moins froid (bon, on en n’est pas encore à la salsa!) que ses travaux précédents, ce nouvel album revient aux plaisirs organiques de la danse, sans pour autant abandonner son univers personnel. Il semblerait aussi que Monteith ne soit pas resté insensible aux charmes du dubstep londonien qui est en train d’infiltrer toutes les sphères électroniques

L’album démarre pourtant en terrain connu avec un dub très lent et atmosphérique, où résonne le violon de Sophie Trudeau, voisine de pallier chez A Silver Mount Zion (et ex-Godspeed You! Black Emperor). Mais, assez rapidement, quelques morceaux viennent nous rappeler les explorations souterraines de Kode9, The Bug ou Burial (« Night Train To Paris », « Where Has My Love Gone », « Turbulence », « Loneliness and Revelry »…) et les clins d’oeil à un certain dancehall originel se font même à la vue de tous (cf. le ragga digital « Gimme A Little Slack » et son siamois « Gimme A Little Dub » où son compatriote Jah Cutta vient pousser du toast sur un tapis de percussions électroniques). A vrai dire, on est même presque étonné ne pas retrouver Roots Manuva au détour d’un refrain, tant l’atmosphère embrumée de cet album rappelle le bashment du MC londonien

On entend néanmoins quelques voix, outre celle de Jah Cutta. MC Bubbz de Bristol s’égosille sur « Refund Me » sans impressionner plus que cela, et Moral Undulations spokenworde sur « Deep In Country » sans non plus révolutionner le genre. Heureusement, Deadbeat a eu la très bonne idée de greffer en fin d’album le remix de « Black Stacey » réalisé pour Saul Williams en 2005. On redécouvre le tube du Black Poet dans une version boostée aux infrabasses qui lui va à ravir, même si la texture des sons de Deadbeat a sérieusement évolué depuis, comme on peut l’entendre sur ce remix. Ca laisse même un peu rêveur sur ce que pourra donner le travail de Deadbeat lorsqu’il trouvera des voix à la mesure de son talent..

« Journeyman’s Annual » est donc un bon album, mais on reste persuadé que Deadbeat se réserve son chef d’oeuvre pour la suite… Qui vivra verra

Ecoutez un extrait iciTracklisting1. Lost Luggage2. Melbourne Round Midnight3. Night Train to Paris4. Refund Me5. Where Has My Love Gone6. Deep in Country7. Turbulence8. Gimme a Little Slack9. Gimme a Little Dub10. Loneliness and Revelry11. Black Stacey (Deadbeat Remix)

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