Dangermouse & Daniele Luppi – “Rome”

Dangermouse & Daniele Luppi – “Rome”

rome180Album
(EMI)
16/05/2011
Pop cinématographique

Constamment la tête dans le guidon, Dangermouse ne connait pas de répit, s’invente toujours de nouveaux projets pour éponger sa soif de composition. A peine le dernier sorti qu’il a déjà commencé à travailler sur le suivant: un rythme difficile à suivre qui ne lui laisse même pas le temps parfois de se rafraichir les idées. Illustration ici. Car si Gorillaz et Gnarls Barkley étaient assez différents de Dark Night Of The Soul pour s’en démarquer nettement, le constat est loin d’être le même depuis que le génie Brian Burton a levé le voile sur Broken Bells, collaboration avec James Mercer encore convaincante pour véritablement faire de ses mélodies une marque de fabrique. Un an plus tard, “Rome”, nouvelle bataille enclenchée avec Daniele Luppi, n’a clairement pas le même impact. Bien que séduisant pour ses mélodies toujours aussi belles et efficaces, notamment lorsqu’elles sont chantées – ensemble ou séparément – par Norah Jones et Jack White (“The Rose With a Broken Neck”, “Season’s Trees”, “Two Against One”), Dangermouse ne bénéficie plus ici de l’effet de surprise de son prédécesseur, dont on croirait même parfois entendre de soudaines réminiscences: ca saute littéralement aux oreilles sur “Black” et “Problem Queen” ou la diva ne fait finalement rien d’autre que du James Mercer. Tout porte donc à croire que Burton a trop vite embrayé, sans prendre le temps de se renouveler et d’aller chercher de nouvelles influences. Loin de dérouler de la pop vintage au kilomètre pour autant, le producteur sauve alors les meubles en posant délicatement sur les différents thèmes qui ponctuent ce disque, comme sur de trop rares titres instrumentaux (“Roman Blue”, “The Gambling Priest”), un voile cinématographique dans la plus pure tradition italienne. Une pointe d’originalité offerte par Daniele Luppi qui, pour la rendre définitivement authentique, a enrôlé quelques musiciens aux crédits des plus grandes oeuvres d’Ennio Morricone (“Le Bon, La Brute, et Le Truand”, “Il Etait Une Fois Dans l’Ouest”). En attendant donc que Burton s’en aille passer un cap chez U2 pour la production de leur prochain album, “Rome” n’est autre qu’une pizza sortie d’un des meilleurs fours de Naples: un agréable moment sans forcément être un souvenir impérissable.

En écoute

Disponible sur
itunes16


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