Damaged Bug – ‘Hubba Bubba’

Damaged Bug – ‘Hubba Bubba’

Album / Castle Face / 03.03.2014
Synth pop lofi

L’hyper-productivité de John Dwyer a cet avantage de ne jamais laisser trop longtemps ses fans sur une déception. Si elles sont rares au sein de sa discographie répartie en de multiples projets, c’est surtout l’annonce récente du hiatus de Thee Oh Sees qui a résonné comme un tremblement de terre sur toute la sphère indie rock. Quelques mois après seulement, et alors qu’un ultime (?) album du groupe est déjà prévu pour avril, c’est seul qu’il revient offrir cet intéressant trou normand qu’est Damaged Bug, énième aventure musicale d’un homme à l’inspiration sans fin.

Inspiré par les expérimentations électroniques analogiques de la première heure, celles qui ne déshumanisaient pas encore totalement le genre, c’est donc en troquant sa chère guitare pour un MG-1, clavier du début des années 80, qu’il s’est attelé à la composition des douze titres que contient ce premier opus pour le moins décontenançant pour celui qui s’attendrait à une simple version synthétique de Thee Oh Sees. Si quelques réminiscences apparaissent inévitablement (‘Gloves For Garbage’, ‘Sic Bay Surprise’), ce serait bien mal connaitre John Dwyer, toujours prompt à s’aventurer sur des chemins imprévisibles tout en prenant bien soin de garder intact le fil conducteur d’une réelle personnalité musicale.

Assez pauvre en arrangements, ‘Hubba Bubba’ reste – au moins pour les fans des Oh Sees – un album très accessible, malgré quelques titres muets (ou presque) particulièrement denses, plus enclins à l’expérimentation (‘Catastrophobia’, ‘Hot Swells’, ‘1/2 Airplane’). Ceux-là, longs interludes étanchant la soif d’ailleurs du bonhomme, arbitrent le reste d’un disque ou se confrontent quelques titres sans grand intérêt, et de vraies chansons, plus mélodiques et plus gaies, nettement plus mémorables (‘Gloves For Garbage’ appuyée par la seule apparition de la guitare, ‘Eggs At Night’, ‘Sic Bay Surprise’, ‘Photograph’).

Au final, bien que certains de ses morceaux laissent penser qu’ils auraient pu être un peu plus approfondis (‘Ss Cassinidea’, ‘Hubba Bubba’, ‘Metal Hand’), l’album se montre le plus souvent réussi et, à chaque note, suinte la liberté totale comme le plaisir du fantasme assouvi. Jusqu’à l’étonnant final ‘Wasteland’, ou accordéon et guitare se livrent à une merveilleuse battle de bar mitzvah sud-américaine, pour définitivement dissiper l’obscurité généreusement étalée avant lui.

‘Gloves For Garbage’, ‘Eggs At Night’, ‘Sic Bay Surprise’, ‘Photograph’, ‘Wasteland’


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